Comme le laissaient présager les mauvais chiffres de la consommation, le crédit à la consommation n'a plus le vent en poupe. La crise effraie les emprunteurs, qui osent moins contracter de crédits, mis en garde par ailleurs par une nouvelle loi qui encadre ces emprunts. Conséquence, depuis la rentrée, la tendance est devenue négative.
Moins de crédits contractés
Les ménages empruntent toujours en moyenne 12.000 euros, à rembourser sur 40 mois. Mais ils sont de moins en moins nombreux à avoir recours au crédit. Au troisième trimestre, le marché du crédit à la consommation a chuté de 3,7%. Et les perspectives pour la fin de l'année ne sont pas optimistes.
Par rapport à l'an dernier, cela représente environ 500.000 ménages qui n'ont pas demandé de crédit, précise Maël Bernier, porte-parole du courtier Empruntis. "Ils s'auto-censurent et s'endettent avec prudence. C'est le signe que le moral n'est pas très bon et qu'on a très peur de ce qui va se passer", analyse-t-elle.
Des ménages plus aisés
Dans le détail, on observe que ce sont les ménages les plus aisés, avec des revenus de plus de 4.600 euros, qui ont continué à utiliser le crédit à la consommation. Tandis que les ménages, dont les revenus sont compris entre 3.500 et 4.600 euros, se sont abstenus.
Les crédits ont surtout servi à financer de gros achats, comme une voiture. Alors que pour une nouvelle télévision, un four ou une table basse, les ménages se sont serré la ceinture ou ont différé leur achat. Selon l'association des sociétés financières, le recours au crédit pour l'achat des biens d'équipements du foyer a chuté de 8,4 % en neuf mois.
La loi Lagarde sur le crédit à la consommation, qui tend à une meilleure information des emprunteurs, a par ailleurs commencé à porter ses fruits. Des messages de prévention - "Un crédit vous engage et doit être remboursé" ou "Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager" - sont ainsi désormais systématiquement ajoutées aux publicités des organismes de crédit.