Si le retour de la pluie a redonné le sourire aux agriculteurs de l'ouest de la France, les paysans du grand Est sont, eux, de plus en plus inquiets. Les températures polaires du mois de février ont détruit la quasi totalité des cultures. Les conséquences de ce coup de froid commencent à apparaître. Et selon la FNSEA, les dégâts sont beaucoup plus importants que prévu.
2,5 millions de tonnes de blé perdues
Pour toutes les cultures, le bilan s'alourdit de jour en jour. "Nous sommes sur une perte estimée à 2,5 millions de tonnes en blé, soit le double de ce que l'on estimait il y a un mois", indique sur Europe 1 Michel Portier, directeur de la société Agritel. "Nous avons aussi des dégâts en orge, que nous estimons à 500.000 tonnes. Et aujourd'hui, nous sommes très inquiets pour le colza", poursuit-il.
"80% va péricliter jusqu'à la moisson"
En Meurthe-et-Moselle, Laurent Taquin exploite 180 hectares de terre. Chaque matin, il inspecte ses cultures et le verdict est sans appel : "60 hectares ont déjà été complètement détruits par le gel", explique-t-il à Europe 1. Mêmes ses parcelles d'orge, qu'il pensait plus résistantes, commencent à dépérir. "Il y a un mois encore, je pensais que la culture était sauvée. Aujourd'hui, à peu près 80% va péricliter jusqu'à la moisson", se désole l'agriculteur.
Les producteurs lorrains de colza aussi font grise mine. Leurs cultures paraissaient avoir bien supporté la baisse des températures. En fait, il n'en est rien : le colza noircit à vue d'oeil. La situation est d'ailleurs critique dans toute l'Europe. Les prix de l'huile de colza devraient donc grimper rapidement.