La réforme de la formation des enseignants a été un des sujets de crispation de la dernière rentrée scolaire. Face à ce constat, les députés ont décidé de s’intéresser de près au sujet, en installant une mission d’information dès la semaine prochaine, d’après les informations d’Europe 1.
L’objectif de la commission des Affaires culturelles et de l’Education est de mener une enquête approfondie, qui consistera notamment à auditionner les syndicats d'enseignants, puis des membres des ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Les 15 députés de droite et de gauche, membres de cette mission d’information, vont aussi rencontrer sur le terrain des jeunes professeurs, et peut-être même aller voir ce qui se fait à l'étranger.
"On entend aujourd’hui beaucoup de choses sur cette réforme de la formation des enseignants. Je crois qu’on a envie d’y voir clair", explique Xavier Breton, député UMP, et membre de cette mission. "On sait que le métier d’enseignant n’est pas un métier comme les autres. On l’apprend bien sûr par la théorie mais également par l’expérience. Est-ce que le nouveau système a amélioré les choses ou au contraire les a détériorées ? On va regarder ça".
Plus d’études, moins de pratique
Le manque d’expérience des nouveaux enseignants est justement le point de discorde de la réforme, mise en place à la rentrée 2010. Car pour devenir professeur, les études sont maintenant plus longues - elles durent 5 ans - mais la pratique, elle, a quasiment disparu.
Ainsi, la réforme, engagée en 2008 par Xavier Darcos, et dont a hérité Luc Chatel, a permis à certains professeurs de débuter leur carrière en septembre dernier sans jamais avoir vu une classe. Le ministère compte en effet sur le "compagnonnage", c’est-à-dire l'accompagnement des profs débutants par des enseignants expérimentés.
Les syndicats d’enseignants, opposés à ce nouveau système, espèrent donc beaucoup de la mission d’information, qui débouchera sur un rapport. Celui-ci devrait en effet contenir des pistes d’amélioration.
Une bonne occasion d’ouvrir le débat, donc, voire de remettre tout à plat, espèrent déjà certains.