Les éleveurs porcins sont "otages des industriels de la charcuterie" à qui ils demandent sans succès de répercuter la hausse des coûts de l'alimentation animale, a dénoncé mercredi la Fédération nationale porcine, la branche de la FNSEA pour le secteur. "Les industriels de la volaille ont déjà répercuté il y a quelques jours des hausse de coûts de production. Par contre, nous on est otages de la Fédération des industriels de la charcuterie", a déclaré le président de la FNP, Jean-Michel Serres.
Il a demandé à ce que la FICT (Fédération française des industriels charcutiers traiteurs, ndlr) "signe l'accord" interprofesssionnel du 3 mai et "que tous ensemble, comme c'est prévu par cet accord, on se retrouve autour de la table". Signé sur une base volontaire par les agriculteurs, les industriels et les distributeurs, cet accord vise à répercuter l'envolée des matières premières agricoles sur les prix de la viande, de la production au consommateur. Il prévoit la réouverture de négociations commerciales lorsque les prix de l'alimentation animale dépassent une certaine cote d'alerte.
La FICT a toutefois refusé de s'y associer, en arguant de sa difficulté à faire passer des hausses de tarifs chez les distributeurs. La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui qui rassemble la quasi totalité des enseignes, sauf Leclerc et Intermarché, a annoncé vendredi dernier la réouverture de négociations avec les filières bovines et de la volaille "ainsi qu’une partie de la filière porcine".