L'avantage en chiffres. Les enfants de profs réussissent mieux à l'école que les autres. Pour la première fois, une étude chiffrée, relayée par Le Monde, le démontre : Annie Lasne, enseignante et formatrice, a comparé dans sa thèse les résultats scolaires des enfants de professeurs du primaire et du secondaire aux enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures. Résultat : les enfants de profs sont moins nombreux à redoubler et obtiennent des notes légèrement supérieures lors des évaluations de compétences.
Souvent, la différence est ténue, note l'étude, mais toujours à l'avantage des enfants de profs. Ainsi, 97,5% des enfants de profs quittent le CM2 "à l'heure ou en avance", contre 94,5% des autres enfants. A la fin de la Terminale, "le fait d’être enfant d’enseignant augmente la probabilité d’obtenir le baccalauréat de 3% par rapport au fait d’être enfant de cadre", selon l'étude. Ils sont également 5% de plus que les autres à n'avoir jamais redoublé.
Des parents qui connaissent l'école. Pourquoi réussissent-ils mieux ? D'abord parce que les "parents-profs" connaissent l'école de l'intérieur. Mieux au courant du système, ils ont les bons réflexes dès la 6e pour orienter leur enfant vers les classes de "bons élèves". Il en va ainsi du choix de l'allemand en première langue, puis des matières rares, comme le grec ancien et l'inscription en classe bilingue ou européenne.
Un meilleur suivi et plus de temps. Une autre raison tient au suivi attentif dont bénéficient ces enfants à la maison : leurs parents "savent maintenir l'attention sur une tâche, exiger des efforts, aider dans la réalisation des devoirs, l'apprentissage des leçons...", explique Agnès Florin, psychologue des enfants, au micro d'Europe 1. "Ils ont aussi souvent plus de temps que d'autres parents, car leurs horaires sont globalement les horaires de leurs enfants à l'école. C'est un peu plus de temps libre le soir et le mercredi."
Mais après le bac, ça se gâte. Dans l'enseignement supérieur, les enfants de professeurs se font doubler par les enfants de cadres d'entreprises. "Le coût des études, l'expérience du secteur privé qui fait défaut et l'absence de 'réseau'" jouent alors en leur défaveur, selon Le Monde. C'est ainsi au tour des enfants de cadres de bénéficier d'une meilleure orientation professionnelle, et ce dès les premiers stages en entreprise.