C'est une étude qui renvoi les détracteurs du dispositif dans les cordes : non, les jeunes ne sont pas assistés. C'est ce que révèle une étude de l'Insee publiée jeudi. Le revenu minimum d'insertion (RMI) puis le revenu de solidarité active (RSA) qui l'a remplacé à partir de 2009 ont très peu détourné les jeunes du monde du travail, selon une étude publiée par l'Insee jeudi.
Pas d'effet désincitatif
"Aucune rupture dans les taux d'emploi à 25 ans n'est repérable pour les jeunes célibataires sans enfant ayant au moins un CAP ou un BEP. Le RMI et le RSA n'auraient donc pas d'effet désincitatif marqué sur l'emploi de ces jeunes", poursuit l'étude.
"Une très légère rupture dans les taux d'emploi est décelable pour les jeunes les moins diplômés (ayant au mieux le brevet des collèges), mais elle n'apparaît significative que pour quelques années seulement (2004 et 2005)", précise l'Insee.
Seuls 2% à 3,4% des jeunes découragés
"On peut considérer qu'entre 2004 et 2009, seuls 2% à 3,4% des jeunes allocations de RMI de 25 ans, célibataires et sans enfants, auraient été découragés de travailler". Quant au RSA, entre 2010 et 2011, "la rupture n'est plus visible dans les taux d'emploi lors du passage à 25 ans", conclut l'Insee.
Le RMI a longtemps été soupçonné de diminuer le taux d'emploi en réduisant l'intérêt financier à travailler, notamment dans le cas d'un travail peu rémunéré, rappelle l'Institut. Selon lui, on peut évaluer l'ampleur de la désincitation au travail en comparant le taux d'emploi des allocataires avant et après 25 ans, cet âge étant un critère d'éligibilité au RMI puis au RSA. L'accès au RSA a certes été ouvert aux jeunes de moins de 25 ans depuis septembre 2010, mais avec des conditions très restrictives.