L'HIVER. A dix jours du printemps, l'hiver a fait son retour en force depuis mardi avec un épisode neigeux d'une rare intensité sur le nord du pays. Plus que jamais, le chauffage fonctionne à plein régime. Chez les particuliers, les réserves de fioul sont parfois bien basses et les stocks deviennent insuffisants. Il faut donc refaire le plein et les livreurs sont débordés, comme a pu le constater Europe 1, en Seine-et-Marne.
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Une facture salée… Mardi, le programme de Lucky, le livreur, est chargé. Le réservoir de fioul de son 19 tonnes est plein à ras bord et il doit livrer des clients aux quatre coins du département. "La semaine dernière, on n'avait que trois ou quatre clients alors que pour aujourd'hui on arrive à une quinzaine", explique-t-il au micro d'Europe 1.
La douzième livraison de la journée est destinée à Colette, âgée de 78 ans. Elle ne s'attendait pas à revoir le livreur avant l'année prochaine. "Je ne pensais pas, parce que l'année dernière ça m'avait fait un an", rapporte-t-elle. Aujourd'hui, Lucky lui livre 2.000 litres pour une facture salée à 2.000 euros.
… mais de nombreuses demandes. Comme Colette, Pierre a dû se résigner quand il a vu que le thermomètre affichait de nouveau des températures négatives et que la jauge de sa cuve était presque vide. "Je pensais tenir mais la je n'ai pas le choix, il fait trop froid", assure-t-il."1.500 litres pour 1.500 euros, les budgets sont explosés comme cela ne l'a jamais été".
De son côté, Lucky continue de recevoir des demandes sur son portable comme au bureau de sa société. Pour Pascal, le responsable de l'entreprise, les clients sont pris de court car aujourd'hui avoir du fioul à l'avance est un luxe : "les clients commandent maintenant par petites quantités, ça tient moins longtemps et ils sont obligés de recommander plus souvent". De leur côté, les livreurs de fioul sont désormais obligé d'établir des listes de clients à livrer en priorité.
Une hausse des volumes de 10% à 20%. "Effectivement la demande réagit très nettement aux conditions météo, à des besoins souvent en fin de saison qui sont des besoins de faire le complément pour éviter de tomber en panne", explique au micro d'Europe 1 Frédéric Plan, délégué général de la FF3C (La Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage). "Sur un mois de mars où habituellement on délivre 1,3 m3 en moyenne il y aura certainement une augmentation des volumes de l'ordre de 10 à 20%", évalue-t-il.