Les maternités sont-elles assez sécurisées ? La question est relancée après l'enlèvement d'un nourrisson lundi soir à l'hôpital Saint-Joseph de Marseille. Car si l'affaire se termine bien - le bébé a été retrouvé sain et sauf et sa ravisseuse a reconnu les faits - elle met en effet en évidence les problèmes de sécurité dans les établissements hospitaliers et dans les maternités.
"C'est un hôpital et pas un libre-service", déplore Me Olivier Kuhn-Massot, l'avocat des parents du bébé enlevé à Marseille. "On ne va pas à la maternité prendre les enfants comme ça. On ne les choisit pas comme on choisirait des surgelés dans le rayon d'un supermarché", peste-t-il au micro d'Europe 1.
"Une maternité est un des lieux les plus accessibles. Il y a beaucoup de visites. Il est donc logique que ce soit un lieux ouvert", a commenté de son côté Jacques Dallest, procureur de la République de Marseille. Certains établissements tentent toutefois d'empêcher les risques d'enlèvement, mais les méthodes employées sont coûteuses.
Le bracelet électronique dans 50 maternités
Il faut dire qu'aucune règle de sécurité n'est imposée aux maternités en France. Chaque établissement est donc libre d'adopter ses propres consignes. Une technique gagne toutefois du terrain depuis quelques années : le bracelet à puce électronique. Une cinquantaine d'hôpitaux en sont actuellement équipés.
Le principe est simple : dès que l'enfant est mis au monde, les sages-femmes lui accrochent à la cheville un petit bracelet en caoutchouc équipé d'une puce qui émet un signal radio toutes les secondes. Si une personne sort le bébé de la maternité, ou si quelqu'un tente d'arracher le bracelet, une alarme se déclenche immédiatement.
Des méthodes de sécurisation alternatives
L'hôpital de Montfermeil a été le premier à s'en équiper il y a cinq ans. La décision a été prise après deux enlèvements de nourrissons en 2002 et 2005. Depuis, il n'y a plus eu un seul kidnapping. Mais la grande majorité des maternités françaises n'utilise pas ce système, jugé trop cher - environ 10 euros par naissance - sans compter l'installation des équipements.
La plupart des établissements ont donc adopté des normes de sécurité moins coûteuses qui viennent des Etats-Unis. Par exemple, à la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, le nombre de visites est limité à deux par chambre. Les mères peuvent aussi déposer leur bébé à la nurserie, et lorsqu'elles s'y rendent, elles donnent leur bébé à une seule personne et c'est auprès de cette même personne qu'elles viennent récupérer leurs enfants.