Le jour J. Toutes les écoles de France devront appliquer les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée : exit la semaine de quatre jours, l’école française doit revenir à la semaine de cinq jours, mercredi inclus, pour offrir aux écoliers des journées moins longues. Mais cette réforme ayant été contestée, le gouvernement a offert aux communes récalcitrantes la possibilité d’instaurer des aménagements. Ces dernières avaient jusqu’à vendredi pour déposer leur demande d’assouplissement. Au final, selon le décompte du ministère, seules un peu plus de 5% des municipalités sont en difficulté ou récalcitrantes.
La majorité des communes ont adopté les nouveaux rythmes. Selon des remontées provisoires du ministère de l'Education nationale, portant sur un peu plus de la moitié des départements français, les écoles publiques de la quasi-totalité des communes (94,8%) fonctionneront avec une semaine de neuf demi-journées. Seules 5,2% d’entre elles envisagent des assouplissements autorisés par le nouveau texte de Benoît Hamon.
Et du côté des villes ayant déjà adopté les nouveaux rythmes scolaires, seules 1% souhaitent revoir leur copie : 38 commune sur 4.000. Pas question pour elles de repartir dans d'interminables concertations avec les parents et les enseignants.
Quels aménagements sont possibles ? Le principe de la réforme est de raccourcir les journées pour proposer aux écoliers 45 minutes d’activités périscolaires l’après-midi. Mais certaines communes, notamment les plus petites, ont fait savoir qu’elles auraient du mal à recruter des animateurs pour des plages horaires si courtes.
Le décret d’aménagement des rythmes scolaires leur propose donc réunir les activités périscolaires en un seul après-midi s'il y a consensus local, ou en deux plages de 1h30 chacune. En revanche, il est impossible de remettre en cause le retour à cinq matinées de classe pour profiter des pics de vigilance des écoliers. Par ailleurs, les communes peuvent privilégier le passage à des semaines de moins de 24 heures de classe avec rattrapage sur les vacances.
La bataille des sondages continue. Si le ministère de l’Education entend tourner une page vendredi, la bataille de l’opinion se poursuit. La deuxième fédération de parents d'élèves Peep, classée à droite, a interrogé sa base par mail entre le 30 mai et le 3 juin : sur cet échantillon particulier, 63% des 4.530 parents de primaire ayant répondu souhaitent un abandon de la réforme et 81% ne pensent pas qu'elle aura un effet sur la lutte contre les inégalités à l'école.
Mais, à contrario, un sondage CSA commandé par le ministère affirme que pour une majorité de Français, la mise en place des nouveaux rythmes est perçue comme un levier de réduction des inégalités sociales (59%) et de réussite scolaire (52%).
NEGOCIATIONS - Rythmes scolaires : le gouvernement sort l'artillerie lourde
BRAS DE FER - L'Etat poursuit en justice deux villes
MONTPELLIER - "Des soucis dans l'organisation du budget des communes"