Les pickpockets roumains étaient déguisés en touristes

Les pickpockets opéraient dans les lieux de grande concentration de touristes, notamment devant la Joconde.
Les pickpockets opéraient dans les lieux de grande concentration de touristes, notamment devant la Joconde. © Reuters
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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Une dizaine de voleurs opérant notamment au Louvre ont été arrêtés mardi en Seine- Saint-Denis.

L'INFO. Pour être un bon pickpocket, rien de mieux que de se fondre dans la masse. Une dizaine d'escamoteurs roumains, âgés de 21 à 35 ans, ont été interpellés mardi matin à Paris. Leur spécialité ? Ils écument les lieux touristiques de la capitale, déguisés en touriste. Leurs terrains de chasse favoris : la Tour Eiffel ou encore le Musée du Louvre. Au côté de ces membres d'un réseau "extrêmement structuré" figure un vigile d'un de ces lieux touristiques, soupçonné d'aider le réseau.

Interpellés dans leurs chambres d'hôtel. Le jour de l'interpellation n'a pas été choisi au hasard : l'équipe de pickpockets a été "cueillie" mardi matin, jour de fermeture des musées nationaux, dans leurs chambres d'hôtel à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Tous ont été placés en garde à vue dans les locaux du Service de l'Investigation transversale (SIT), chargé de l'affaire.

Le vol du Louvre

Les touristes asiatiques, cible privilégiée. Pendant de long mois, les hommes du commissaire Stéphane Gouaud, ont observé ces équipes, notamment au Louvre. Il en détaille le modus operandi au micro d'Europe 1.  "Nous avons une équipe qui passe ses journées dans le musée du Louvre et qui fréquentent essentiellement les salles les plus visitées : celles où il y a la plus grande concentration de touristes, autour de la Joconde ou de la Venus de Milo", explique le policier. "Ils s'emparent avec beaucoup d'agilité de l'ensemble des portefeuilles des touristes, essentiellement asiatiques, et s'en débarrassent immédiatement pour ne conserver que les espèces", précise le policier. "Ils ressemblent aux touristes lambda. Ils sont bien habillés, avec l'attirail du touriste comme l'appareil photo. Pour des services de sécurité, il est donc extrêmement difficile de les détecter pour des services de sécurité", précise-t-il encore.

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Une combine à 2.000 euros par jour. Le groupe était d'autant plus difficile à identifier qu'un vigile joue les complices. Un agent de sécurité a également été arrêté mardi car soupçonné de fermer les yeux contre une contrepartie financière. Le groupe pouvait ainsi se livrer sereinement à ses pratiques. Une activité très lucrative pour ces pickpockets roumains, également soupçonnés par la police, qui a retrouvé des perruques en perquisition, de s'être grimés. Le groupe pouvait gagner jusqu'à 2.000 euros par jour, ce qui leur permettait même de ne se déplacer qu'en taxi et de vivre à l'hôtel.

Une grève au Louvre en avril dernier. Pendant plusieurs mois, le problème de la sécurité des touristes dans la capitale, théâtre de plusieurs agressions de pickpockets, a occupé le devant de la scène. La recrudescences des vols à la tire au Musée du Louvre avait entraîné une grève retentissante au mois d'avril. Elle a abouti au déclenchement par la préfecture de police de Paris d'un plan afin de lutter plus efficacement contre ces phénomènes de délinquance. Outre un renforcement de la présence policière sur ces zones, les professionnels du tourisme ont été invités à collaborer plus étroitement avec la préfecture de police, des messages de sensibilisation dans les transports traduits dans différentes langues étrangères sont depuis diffusés, et un travail de prévention et de sensibilisation des touristes a été mené.