Le blocage des raffineries et des dépôts d’essence a des conséquences inattendues. Le manque d’essence favorise en effet les comportements délictueux, comme le craignait la ministre de l’Economie Christine Lagarde. Cette dernière avait prévenu : la répression des fraudes (DGCCRF) réalisera des contrôles pour prévenir des hausses injustifiées.
"Il ne faut pas que les pompistes s'amusent, sous prétexte qu'il y a une perception de rareté, à augmenter les prix", a-t-elle déclaré, promettant que les abus "seront sanctionnés". Mais cet avertissement n’empêche pas certaines stations-essence de profiter de la pénurie d’essence provoquée par la mobilisation syndicale pour gonfler leurs prix de manière tout à fait illégal.
Les prix de l'essence flambent subitement
Dans une station parisienne, l’ancien tarif est encore affiché sur une grosse pancarte : 1, 69 euros le litre de sans-plomb. Mais en s’approchant de la pompe, on s’aperçoit qu’un autre prix a été écrit en tout petit au niveau du compteur. Le prix indiqué n’est évidemment pas le même, comme a pu le constaté jeudi Jérôme. Ce dernier s’est fait surprendre en faisant le plein de sa moto. Il a tout simplement l’impression d’avoir été volé.
"2 euros le litre, c’est du vol !", dénonce Jérôme :
Les réservoirs de camions siphonnés
Autre conséquence inattendue de la pénurie de carburants : le siphonage de réservoirs de camions est une pratique en vogue.
“Un certain nombre de particuliers, plutôt mal intentionné, qui avaient déjà l’habitude de le faire avant ont tendance à le faire encore un peu plus et c’est vrai qu’on constate beaucoup de siphonage dans nos réservoirs“, témoigne Philippe Grillot, qui dirige une société de transport routier.
“Rendez-vous compte : ce sont des cuves de 800 à 1.000 litres de carburant, c’est une manne et une aubaine extraordinaire pour un certain nombre de délinquants“, analyse-t-il. Chaque camion siphonné, c’est 1.000 euros qui disparaissent.