Yvan Colonna est rejugé aux assises de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en février 1998. En prison depuis 2003, après son arrestation dans le maquis corse, Yvan Colonna avait été condamné à perpétuité lors des deux premiers procès en 2007 et 2009.
Les membres du commando Erignac
Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ont été condamnés à perpétuité en tant que coauteurs de l'assassinat de Claude Erignac, Martin Ottaviani et Marcel Istria ont, eux, écopé de 20 ans de réclusion pour complicité. Pour la première fois depuis son arrestation en 2003, Yvan Colonna a déclaré, lors de son troisième procès, avoir été approché par Pierre Alessandri, juste avant qu'ils ne passent à l'action contre le préfet. "Pierre Alessandri m'a proposé de faire partie du groupe, ce que j'ai refusé. Après, je n'ai plus rien cherché à savoir", a-t-il déclaré à la barre, mardi.
Quatre membres du commando, avaient mis en cause Yvan Colonna durant leurs gardes à vue, en mai 1999, puis devant le juge d'instruction, certains le désignant même comme le tireur ayant abattu le préfet Erignac. Ils s'étaient rétractés plusieurs mois après, mais leurs déclarations jugées ambiguës aux deux premiers procès d'Yvan Colonna n'avaient pas convaincu la cour d'assises spéciale de son innocence et l’avait condamné à la perpétuité.
Ses soutiens pendant sa cavale
Durant ses quatre années de cavale, entre le 23 mai 1999 où le berger s’évapore sur les hauteurs de Cargèse au 4 juillet 2003 où il est arrêté par des policiers du RAID, Yvan Colonna aurait été hébergé alternativement dans le centre de Bastia, à Penta Acquatella et dans la bergerie d'Olmeto. Cinq personnes lui auraient apporté aide et assistance. Tous ont été jugés le 9 juillet 2010.
Marc Simeoni, l’ami. Fils du leader nationaliste Edmond Simeoni, Marc Simeoni, 36 ans, aurait hébergé son ami Colonna dans son appartement de Bastia, lui aurait commandé des livres sur Internet et même pris des rendez-vous pour lui chez le médecin. Il a été condamné à la peine la plus lourde parmi les soutiens de Colona, trois ans de prison avec sursis.
André Colonna d'Istria, le chef présumé. Ce gérant d'un camping de Propriano, fervent militant nationaliste, aurait eu un rôle d’organisateur et d’intermédiaire de la cavale. Le 9 juillet 2010, il été condamné à deux ans de prison avec sursis.
Patrizia Gattaceca, le soutien. Patrizia Gattaceca, 52 ans, enseignante et chanteuse corse, est la seule à avoir toujours revendiqué haut et fort son appui au berger de Cargèse. Les deux amis s'étaient connus lorsqu'ils étaient étudiants à Nice dans les années 1970. Lors de ses auditions, Patrizia Gattaceca a reconnu avoir hébergé Yvan Colonna à l'été 2002, puis autour de Noël de la même année, dans sa maison de Penta Acquatella. Elle a déclaré l'avoir aidé car elle était "intimement convaincue" de son innocence. Le 8 juillet 2010, elle avait écopé de deux ans de prison avec sursis.
Frédéric Paoli, l’exécutant. Agé de 49 ans, le propriétaire de la bergerie où Yvan Colonna a été arrêté en juillet 2003, n’est pas un proche du berger. Il l’aurait accueilli dans sa ferme à la demande d'André Colonna d'Istria. Yvan Colonna y séjournera d’avril 2001 à la mi-octobre. Il aurait reçu des visites, de son beau-frère Claude Serreri et d’un autre homme "bègue", jamais identifié par la justice. En juillet 2010, il a été condamné à dix mois de prison avec sursis.
Claude Serreri, le beau-frère. Le fuyard aurait également bénéficié de l'aide de Claude Serreri, le frère de son ancienne compagne, avec laquelle il a eu un enfant. Ce dernier lui aurait rendu visite à plusieurs reprises dans la bergerie. Mais le tribunal correctionnel de Paris l’a relaxé, le 9 juillet 2010.