Les syndicats se sont retrouvés vendredi matin pour décider des suites de la protestation contre le projet de réforme des retraites, au lendemain d'une nouvelle journée de manifestation dans la rue. Deux nouvelles dates de mobilisation a été décidées : ce sera le samedi 2 octobre, mais aussi le mardi 12 octobre.
Des manifestations auront donc lieu le samedi 2 octobre, afin d’attirer plus de manifestants qu’en semaine, et le 12 octobre, où les défilés seront accompagnés de grèves. Les centrales feront le point le 4 octobre lors d'une réunion intersyndicale. L'intersyndicale appelle notamment à "une grande journée de rassemblements et de manifestations dans le pays le samedi 2 octobre" afin de "conforter la mobilisation et permettre l'engagement de nouveaux salariés dans l'action".
Ils dénoncent la surdité du gouvernement
L'intersyndicale, réunie vendredi au siège de la CGT à Montreuil, réclame une "réelle négociation" pour trouver d'autres financements pour les régimes de retraite que ceux envisagés par le gouvernement, qui axe sa réforme sur l'allongement de la durée d'activité.
"Les organisations mettent en garde le gouvernement sur les conséquences que provoquerait l'ignorance de la colère qui s'exprime profondément", ont prévenu les six centrales syndicales dans un communiqué commun. Jeudi soir, Eric Woerth a notamment évoqué "une décélération incontestable de la mobilisation".
"Le mépris du gouvernement est inacceptable. Il n'a pas les mêmes lunettes que nous pour analyser la situation", a réagi Laurent Berger, de la CFDT. "Le mouvement s'enracine dans le pays", a renchéri Annick Coupé, porte-parole de Solidaires.
Les syndicats tentent de se rassembler
"Le travail d'échanges a déjà commencé ces derniers jours", a souligné la CGT juste avant la réunion, qui a permis aux syndicats de mettre en sourdine leurs divergences afin de définir des modalités d'action commune.
Plutôt partisan de "bloquer le pays sur 24 heures" pour "contraindre le gouvernement à évoluer", le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a donc rallié le projet des autres syndicats, qui défendaient depuis plusieurs jours l'idée d'une journée de manifestations pendant un week-end.
Mais comme les fois précédentes, le texte est signé par les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU et Unsa, à l’exception de Force ouvrière et de Solidaires. Ces deux derniers voulaient en effet que le retrait de la réforme figure dans la déclaration commune.
La veille, entre 1 et 3 millions de personnes ont manifesté contre la réforme selon les syndicats, moins d'un million selon le ministère de l'Intérieur. Pour les premiers, les cortèges étaient sensiblement plus fournis que le 7 septembre, pour le gouvernement, les défilés et les grèves dans la fonction publique ont drainé moins de monde.