PIRATAGE. Les boîtes vocales d'une quinzaine de personnes ont été la cible d'un étrange piratage et d'écoutes. Parmi les victimes, des membres de la famille et de l'entourage de Serge Dassault, ancien maire de Corbeil-Essonnes (et actuel sénateur de l'Essonne), et deux anciens ministres, Brice Hortefeux et Jean-François Copé( actuel président de l'UMP). Les pirates avaient réussi à exploiter une faille de sécurité de l'opérateur Orange, révèle le Canard Enchainé mardi. Identifiés, les trois indiscrets ont finalement été arrêtés fin avril.
Des appels malveillants aux Dassault. Dans cette affaire, tout est parti de l'Essonne et de Corbeil, le fief de la famille Dassault. Il y a près d'un an, des enfants de Serge Dassault, l'ancien maire de la ville, portent plainte pour des "appels malveillants", dénonçant ainsi un harcèlement par menaces téléphoniques. Les enquêteurs de la PJ parisienne parviennent à identifier les corbeaux. : trois jeunes originaires des Tarterêts, la cité sensible de Corbeil-Essonnes. Mais les policiers découvrent surtout qu'au-delà des menaces, les petits malins sont parvenus à pirater une quinzaine de répondeurs dont les messageries de personnalités politiques.
Messages effacés et numéros récupérés. Les mauvais plaisantins étaient parvenus à récupérer les codes à quatre chiffres qui permettent de consulter les répondeurs à distance. Ainsi ils ont pu écouter les messages et en effacer certains. Au passage, les pirates ont également pu récupérer certains numéros de téléphone d'autres personnalités politiques. Parmi elles : François Fillon et Nadine Morano qui dans leur message demandaient à être rappelés. Le manège a duré un mois et demi avant que les trois suspects, déjà bien connus, ne soient interpellés. Ces trentenaires sont en effet déjà apparus dans le dossier des soupçons de fraudes électorales lors de la dernière élection municipale de Corbeil en 2010.
Hortefeux porte plainte. De son côté, Brice Hortefeux, joint par Europe 1 lundi soir, explique qu'il devrait prochainement porter plainte. La justice, elle, pourrait s'intéresser au système de sécurité et aux employés de l'opérateur téléphonique Orange : le point commun entre toutes les victimes. Et la clef du piratage ?