Complot, témoin mystère, tensions, les douze jours d'audience du procès en appel de Jérôme Kerviel ont été dignes d'un "feuilleton policier", comme l'a souligné Jean Veil, l'avocat de la Société Générale. Les avocats de Jérôme Kerviel plaidaient jeudi après-midi avant que la cour mette son jugement en délibéré. Retour sur les principaux temps fort de ce procès.
• La théorie du complot. Brandie dès le début du procès par le nouvel avocat de Jérôme Kerviel, Me David Koubbi, la théorie du complot a été le fil rouge de ces quatre semaines. Selon la défense, les supérieurs hiérarchiques de Jérôme Kerviel auraient sciemment laissé le trader aller dans le mur. Il devait ainsi servir de fusible à la Société Générale, engluée en 2007-2008 dans la crise des "subprimes" américains.
Mais la présidente du tribunal, Mireille Filippini, a semblé manifestement peu convaincue par les démonstrations de l'ancien trader et de son avocat. La juge a plusieurs fois exigé la preuve de ce complot : "Vous nous avez développé une théorie hier, nous en voulons la preuve!", a-t-elle ainsi demandé au troisième jour d'audience.
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• Le témoin mystère. Pour appuyer sa théorie, David Koubbi a sorti de la manche de sa robe un salarié d'une filiale de la Société Générale. Ce dernier a appuyé la théorie de la machination en assurant que la banque "savait" ce que faisait Jérôme Kerviel. Mais il n'a toutefois apporté aucune preuve.
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• Le témoin très attendu. L'ancien PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, a de son côté totalement démenti l'idée d'un complot, totalement "farfelue" selon lui : "Les bras m'en sont tombés quand j'ai vu la théorie du complot", a-t-il déclaré. Entendu par la cour, il a qualifié Jérôme Kerviel de "dissimulateur épouvantable", assurant qu'on ne pouvait lui faire "aucune confiance".
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• Une présidente à poigne. "C'est aberrant, je n'ai jamais vu ça !" La présidente du tribunal, Mireille Filippini, s'est plusieurs fois énervée contre David Koubbi, lui reprochant son attitude. "Ca suffit, vous allez vous calmer !", lui a-t-elle notamment lancé au cours du procès, ou encore "Vous avez en face de vous des magistrats qui ont quelques heures de vol". La juge a même menacé de saisir le bâtonnier, après que l'audition d'un témoin a provoqué de vives tensions - Mireille Filippini avait ainsi demandé à Me Koubbi de ne pas "agresser" le témoin.