Le vote. Vous pourrez bientôt mettre des tests de grossesses dans le caddie. L'Assemblée nationale a voté lundi l'autorisation de la vente de ces tests dans les grandes surfaces, malgré l'opposition de l'UMP, de l'UDI, des radicaux de gauche et du Front de gauche. Au cours de l'examen en deuxième lecture du projet de loi sur la consommation, les députés ont validé une disposition introduite précédemment par un amendement socialiste au Sénat. Elle supprime ainsi le monopole des pharmaciens sur la distribution de ces tests, destinés au diagnostic de la grossesse et des tests d'ovulation.
Le but : "faciliter l'accès aux tests". "Il ne s'agit pas de juger la sexualité des Français", mais de "faciliter l'accès aux tests", a fait valoir la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti. "Dans beaucoup de cas, on a besoin de l'anonymat pour avoir accès" à ces tests de grossesse, a abondé le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon, en indiquant que l'information des femmes allait être renforcée par arrêté sur la notice et le "packaging" de ces produits. Les ministres ont d'ailleurs rappelé que le Planning familial avait donné son assentiment à la mesure.
Un risque de "banalisation", dit-on à droite. Pour le principal parti d'opposition, cela "contribuera à la banalisation" des tests de grossesse et "enverra un signal négatif", pour reprendre les termes du député de ce groupe Gilles Lurton. Alors que le gouvernement a également mis en avant un gain en matière de pouvoir d'achat grâce à cette libéralisation des ventes, l'UMP Dino Cinieri a, lui, souligné qu'une trentaine de marques existaient sur le marché, ayant déjà permis une baisse des prix. "Derrière cette mesure, je vois plus le lobby des grandes surfaces", a également lancé le député UDI Philippe Folliot.
Pas d'unanimité à gauche. La présidente socialiste de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton, s'était elle-même dite dubitative la semaine dernière à l'égard de cette mesure banalisant selon elle les tests de grossesse. Outre l'UMP et l'UDI, les députés du Front de gauche et les radicaux de gauche, toutefois absents en séance lundi après-midi, avaient déposé des amendements de suppression de l'article consacré à ces ventes.
"Non seulement nous l'assumons, mais nous en sommes fiers", a affirmé le rapporteur du projet de loi, Razzy Hammadi (PS), en défendant l'article et rappelant des prises de position passées également favorables des anciens ministres Roselyne Bachelot ou Xavier Bertrand.