Paris va-t-elle perdre son statut de "ville-lumière" ? A compter d'aujourd'hui, les magasins, bureaux et façades des bâtiments publics devront obligatoirement couper l'éclairage entre 1 heure et 7 heures du matin, ou une heure après la fermeture pour ceux dont l'activité se prolonge au-delà d'1 heure du matin, sous peine d'une amende.
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Qui est concerné ? Tous les bâtiments non résidentiels, c'est-à-dire les écoles, les entreprises, les gares, les monuments, les entrepôts, etc. devront éteindre les lumières extérieures. Les éclairages intérieurs des bureaux devront également être éteints une heure après la fin de l'activité. Ces mesures ne concernent toutefois pas les éclairages destinés à la sécurité des bâtiments, ni les lampadaires. Les rues resteront donc éclairées.
Des exceptions pour les zones touristiques. Toutes les communes ne sont pas obligées d'appliquer cette nouvelle règlementation. Le texte prévoit des dérogations pour les illuminations de Noël, les veilles de jours fériés ou encore les "zones touristiques d'affluence exceptionnelle". Au total, 41 communes devraient ainsi échapper au couvre-feu, parmi lesquelles certains quartiers de Paris, le vieux Lyon ou encore le centre touristique de Marseille.
Un objectif écologique. Selon le ministère de l'Ecologie, cette mesure doit d'abord permettre de protéger l'environnement. L'extinction générale des feux à une heure du matin devrait permettre d'économiser chaque année deux térawattheures (TWh) d'électricité, l'équivalent de la consommation de 750.000 ménages. Elle doit aussi permettre de réduire la pollution lumineuse des villes, qui affecte entre autres les oiseaux migrateurs. Pour les entreprises, la mesure n'est pas non plus anodine : elle représenterait 200 millions d'euros de dépenses en moins chaque année.
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Qu'en pensent les commerçants ? Les magasins, premiers concernés par cette loi, l'accueillent plutôt bien. A l'instar de Georges Sorel, président de la fédération française des associations de commerçants : "On peut discuter cette mesure, on ne peut pas la contester. L'économie est indéniable. Deux milliards de kilowattheures d'économisés, c'est un pas dans le bon sens pour réduire la consommation de tous les Français", a-t-il expliqué sur Europe 1. Au reste, beaucoup ont déjà anticipé cette mesure.
Quant à ceux qui ne souhaiteraient pas se plier à la règlementation, ils s'exposent à une amende de 750 euros. Mais pas sur que cela dissuade les récalcitrants : pour verbaliser, les forces de l'ordre devraient patrouiller les quartiers commerçants en pleine nuit.