Mieux encadrer les week-ends d'intégration organisés dans les grandes écoles. C’est l'annonce faite par Valérie Pécresse, jeudi matin. La ministre de l’Enseignement supérieur a précisé que ces mesures seront mises en place lors de la prochaine rentrée universitaire.
Une déclaration en préfecture. Valérie Pécresse souhaite s’inspirer de ce qui a existe pour l’organisation des rave-parties. A l’avenir, chaque week-end d’intégration devra être déclaré à la préfecture par les organisateurs avec notamment des précisions sur le nombre de personnes présentes pour encadrer les étudiants."Obliger à une déclaration en préfecture, c’est faire prendre conscience que ce n’est pas un événement anodin et qu’il y a des règles à respecter", rappelle Marie-France Henry, présidente du Comité national contre le bizutage, qui se bat depuis plus de 10 ans contre les dérapages dans les soirées étudiantes.
Les open bars. Les open barsqui permettent de consommer de l’alcool à volonté, sont également dans le viseur des pouvoirs publics. Les étudiants ignorent trop souvent leur interdiction. "J’espère qu’il y aura à cette occasion un rappel à la loi", recommande Marie-France Henry.
Des testings. A l’image de ce qui est fait pour lutter contre les discriminations, Valérie Pécresse pourrait demander à des associations d’aller voir ce qui se passe pendant c.es soirées où les débordements prennent parfois des tournures dramatiques. Ces contrôles pourront être réalisés par "les organisations étudiantes, les mutuelles, les associations de prévention", a précisé la ministre.
"Il reste beaucoup à faire"
Si elles ont dans l'ensemble salué la volonté ministérielle, les associations ont aussi regretté le manque de prévention. La Fage, deuxième organisation étudiante, s'est ainsi dite "déçue" des propositions, réclamant davantage de "sensibilisation face aux dangers de l'alcool". "A vouloir cadrer juridiquement de façon abusive, les soirées et les conduites à risque vont se déplacer dans la sphère privée", a-t-elle mis en garde. "Il reste encore beaucoup à faire, notamment quant à la présence plus ou moins affichée des alcooliers qui n'hésitent pas à contourner la législation en vigueur", a pour sa part réagi Victimes et Citoyens, spécialisée dans la prévention des accidents de la route.
"C'est bien de faire quelque chose et de parler du problème. Pour autant, ces mesures sont déjà mises en place dans la plupart des grandes écoles et ont parfois atteint leurs limites. Ce qui marche le plus, c'est la prévention et l'information des étudiants", a expliqué Sophie Monvoisin, psychologue et alcoologue à la résidence des élèves de Centrale Paris.