Le principal suspect après la mort d'un disc-jockey en 2011, en Seine-Saint-Denis, a été libéré mercredi pour un problème de procédure.
Le fax n'est jamais arrivé. Et cela a permis à l'homme suspecté du meurtre d'un disc-jockey en 2011 d'être libéré mercredi. "Il est sorti hier à 17 heures de la maison d'arrêt de Villepinte. Le parquet de Bobigny n'avait pas d'encre dans son fax et un papier n'est jamais parvenu à la chambre de l'instruction", a confirmé Bernard Benaïem, avocat de la famille de la victime, battue à mort le soir de la Saint-Sylvestre. Le conseil s'est d'ailleurs dit "plus qu’affligé" par cette affaire. En réponse, Christiane Taubira a annoncé vendredi qu'elle donnerait son feu vert à une enquête sur ce dysfonctionnement.
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Que s'est-il passé ? L'avocat du principal suspect, Me Gilles-Jean Portejoie, a adressé, cet été, à la chambre de l'instruction du tribunal de Bobigny une demande de remise en liberté de son client, placé en détention provisoire en attente de son procès en mai prochain. Faute de réponse de la part du parquet de Bobigny, le jeune homme a été remis en liberté. Selon les premiers éléments de l'enquête, la demande de l'avocat du suspect, envoyée par fax, n'est jamais parvenu au tribunal, en raison d'un manque d'encre dans l'appareil.
Comment a réagi Christiane Taubira ? "Ce n'est pas normal que l'on soit face à un tel dysfonctionnement. Donc il faut comprendre ce qu'il s'est passé, c'est tout", a déclaré la ministre de la Justice qui a donné son feu vert à une enquête. Christiane Taubira assure tout de suite que le manque de moyens n'est pas en cause dans cette affaire. "Les moyens n'ont strictement rien à voir. Quelque soit ce qu'il sera fait pour comprendre ce qu'il s'est passé, cela le révèlera", assure-t-elle au micro d'Europe 1.
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Quels sont les premiers éléments de l'enquête ? L'erreur humaine, et plus précisément un défaut de vigilance et un manque de réactivité, semblent être les principales causes de ce dysfonctionnement. L'été dernier, pendant une dizaine de jours, un fax du tribunal de Bobigny n'a reçu aucun courrier. Sauf qu'il s'agit d'un fax appartenant à un juge des libertés et de la détention. Et que ce dernier est très régulièrement sollicité par les prisons de la région parisienne.
Selon les premiers éléments de l'enquête, ce vieux fax ne faisait plus l'objet d'un contrat de maintenance. Quand le personnel s'est aperçu que la cartouche d'encre était vide, il a rappelé une à une toutes les prisons de la région parisienne pour demander à ce qu'elles renvoient tous les fax envoyés les jours précédents. Mais dans le cas précis, il était trop tard. Le délai légal étant dépassé, la justice n'a pas pu faire autrement que de remettre en liberté le principal suspect dans cette affaire de meurtre.
Que dit le suspect remis en liberté ? Le jeune homme, remis en liberté mercredi après-midi, a été placé sous contrôle judiciaire. Il a remis son passeport à la police, a l'interdiction de quitter le territoire et doit pointer une fois par semaine au commissariat. BFM l'a rencontré et ce dernier assure qu'il sera bien présent à son procès le 16 mai prochain. "Je ne comprends pas cet acharnement. Je vais prouver mon innocence", a-t-il indiqué.
"Si je sors, c'est la loi, c'est tout" :
Qu'en pense la famille de la victime ? La veuve du disc-jockey a fait part de son incompréhension, dénonçant un épisode "lamentable". "Ils n'ont pas mis d'encre dans un fax ! C'est juste lamentable. Il n'a pas de bracelet, il est libre comme tout le monde. Il doit juste se présenter au procès", a-t-elle regretté au micro d'Europe 1.
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