INFO. Dans l'attente de son procès, le meurtrier présumé veut retrouver… la prison. Antonio Fernandes, mis en examen pour le double assassinat de son ex-femme et de la tante de celle-ci en septembre 2012 à Courtilliers, dans la Sarthe, était depuis lors écroué à Fresnes. Mais le 25 juillet dernier, l'homme a été libéré suite à un vice de procédure.
La famille de son épouse avait manifesté en début de semaine devant le tribunal du Mans avec une banderole dénonçant "une bavure judiciaire". Une erreur que le prévenu lui-même souhaite réparer en demandant sa réincarcération devant les juges jeudi.
Un soulagement pour la famille de la victime. Cette décision constitue surtout un grand soulagement pour Christelle, la sœur de l'ex-épouse tuée il y a deux ans. C'est elle qui aujourd'hui a la tutelle des deux enfants du couple. "Je suis soulagé pour les enfants", assure-t-elle au micro d'Europe 1. "Ils n'étaient pas tranquilles, ils avaient peur. Il a tué leur maman. Il a tué deux personnes, ce n'est pas rien, a-t-elle poursuivi. "Lors de la reconstitution, il a nié tous les faits. Ce qui veut dire beaucoup de choses".
Libéré à cause d'une mauvaise adresse. Cette libération est simplement due à un vice de procédure. Le courrier de convocation à l'audience sur la prolongation de sa détention provisoire n'est jamais parvenu à son avocat. Et pour cause : la missive avait été adressée à l'ancien conseil du détenu. Antonio Fernandes n'a ainsi jamais été informé de la tenue de cette audience et ne pouvait de fait s'y présenter. Le vice de procédure est manifeste : l'homme a donc retrouvé la liberté.
Dormira-t-il en prison dès jeudi ? Jeudi, l'homme devait donc se présenter, libre, devant le juge d'instruction et le juge de liberté et de la détention (JLD) au tribunal du Mans. Joint par Europe 1, l'avocat d'Antonio Fernandes ne parvenait pas à expliquer par quel ressort pénal la justice pouvait réincarcérer un détenu selon sa propre demande. Mais, au regard de la détermination du parquet du Mans, le conseil ne se faisait en revanche guère de doute quant au fait que son client se trouve à nouveau en prison dans les prochaines heures.