Limousin : lien entre cancer et uranium ?

  • Copié
avec AFP

L'Agence Régionale de la Santé (ARS) du Limousin a décidé de lancer une enquête épidémiologique qui devra établir s'il existe un lien entre certains types de cancers et la proximité de sites miniers d'uranium, a-t-elle indiqué jeudi.  Deux études, l'une émanant d'un géographe limougeaud du laboratoire de géographie physique et environnementale du CNRS, et l'autre du Groupement d'Expertise Pluraliste (GEP) sur les sites miniers d'uranium en Limousin, ont mis les autorités sanitaires en alerte.

Ainsi, l'ARS estime "légitimes" les interrogations posées par ces études et considère "qu'il y a suffisamment d'éléments pour se poser la question d'une corrélation ou non entre ces constatations", a expliqué Jean Jaouen, de la direction de la santé publique à l'ARS du Limousin.  En effet, la première étude met notamment en évidence un nombre anormalement élevé de cancers (du rein essentiellement) autour du bassin versant de la Gartempe en Haute-Vienne.

"Son étude a consisté à superposer des éléments de données des cancers avec la cartographie des sites miniers, et certains secteurs ont été mis en relief par cette superposition. Il nous appartient d'établir si l'importante proportion de cancers dans ces secteurs est le fruit du hasard ou s'il y a une vraie corrélation", a poursuivi Jean Jaouen. A ce jour, les deux épidémiologistes qui seront chargés de la mission ont été recrutés, dont l'un issu de la cellule de veille sanitaire. Mais avant de lancer ce que Jean Jaouen qualifie "d'enquête de grande ampleur", l'ARS doit élaborer une méthodologie, faute de quoi "l'étude pourrait ne pas voir le jour", a-t-il cependant précisé.