Après la cacophonie des dernières années, le gouvernement Fillon a décidé de rétablir la Pentecôte fériée en 2008. Pour autant, cette "journée de solidarité", dont les fruits financent la prise en charge des personnes âgées et handicapées, n'est pas supprimée. Chaque salarié doit toujours donner une journée de travail pour laquelle il n'est pas payé, mais ce jour n'est pas forcément le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est donc organisée à "la carte". Du coup, lundi, certains salariés travaillent (environ 1 sur 5 selon les estimations), d'autres profiteront d'un jour de repos.
La SNCF a décidé d'éparpiller sur tous les jours de l'année cette journée de solidarité nationale qui a rapporté, en 2011, 2,33 milliards d'euros. Les salariés doivent donc travailler 1 minute et 52 secondes par jour de plus, arrondie à 2 minutes.
A la gare Saint-Lazare, 19 minutes de plus par semaine
Cette règle a été strictement appliquée dans les plannings, assure la SNCF. En réalité, chaque service l'applique comme il l'entend. A la gare Saint-Lazare de Paris par exemple, les guichetiers et les aiguilleurs travaillent 19 minutes de plus, une fois par semaine.
Au service médical de la SNCF, le personnel vient deux heures de plus, une fois par trimestre. Pour d'autres, en revanche, les services ajoutent deux minutes de travail par jour. C'est le cas notamment des agents de réserves, ceux qui n'ont pas vraiment de planning puisqu'ils ne font que des remplacements de dernière minute.
"Par exemple, on est amené à faire du 6h–14h. Au lieu de finir à 14 heures, on finit à 14h02 ou à 22h02 ou à 6h02 du matin quand on fait la nuit", explique Gérard, agent de circulation à la SNCF, au micro d'Europe 1.
Les conducteurs de train sont passés à 7h45 par jour
"Dans une majorité des cas", le système est correctement "appliqué", selon cet agent de circulation, même s'il concède que leurs chefs ne "vérifient pas tous les jours si les gens font les deux minutes". "On ne peut pas avoir des chefs partout, et être contrôlé si on fait les deux minutes. Mais vraiment deux minutes, c'est rien", assure-t-il.
Pour les conducteurs aussi, les deux minutes se gèrent au quotidien. Ainsi, depuis la journée de solidarité, le temps de travail maximum est passé de 7h45 par jour, au lieu de 7h43.