Le ministre Arnaud Montebourg lance aux Français un appel à se mobiliser pour la reconquête du "made in France" après la "débâcle" de la désindustrialisation de ces dernières années, dans un livre dont Le Point publie des extraits dans son édition de jeudi. "Nous avons été submergés économiquement et nos chefs de guerre, des généraux étoilés en tout genre, ne furent pas à la hauteur", déplore le ministre du Redressement productif, dès les premières pages de son livre intitulé "La bataille du made in France", qui sort en librairie mercredi prochain.
Utilisant des termes guerriers, Arnaud Montebourg n'hésite pas à parler de "guerre économique mondiale" et à comparer "l'abandon" de l'industrie à un passé peu glorieux de l'histoire de France.
"Car c'est bien l'image de la débâcle de 1940 qui remonte à la surface dans la tête des Français quand ils songent à la désindustrialisation", affirme-t-il dans cet ouvrage publié par Flammarion et vendu 5 euros. Sans détour, il attribue la responsabilité de cette "sacrée raclée" à "l'état-major économique" qui a siégé précédemment à Bercy et qui a laissé tomber "nos industries et ceux, nombreux, qui voulaient en vivre". Son constat est amer : "l'abandon" de l'industrie française est à l'origine du "divorce profond et violent (existant aujourd'hui) entre le pays et sa classe dirigeante", assure-t-il. Mais si Arnaud Montebourg s'en prend aux gouvernements précédents, c'est pour mieux souligner que "la forteresse" Bercy "se réveille" et qu'il est temps de lancer la "bataille du made in France". Pour y parvenir, il appelle les Français à se mobiliser.
Cette bataille "mobilisera leur esprit patriotique, leur engagement même minuscule, toujours quotidien", affirme le ministre qui avait posé en marinière à l'automne dernier à la Une du Parisien magazine pour défendre le "made in France". Au passage, M. Montebourg s'en prend à l'Union européenne (UE) qu'il présente comme une "passoire" dans le commerce mondial en comparaison avec des forteresses comme les Etats-Unis et le Japon. "Un citoyen normal (...) aurait vite compris que l'Europe est bel et bien l'idiote du village mondial", souligne le ministre, qui a régulièrement dénoncé la "naïveté" de Bruxelles dans le monde globalisé d'aujourd'hui. Dans son livre, il se félicite également des décisions de certains groupes français de relocaliser une partie de leur production en France, comme la marque de ski Rossignol. "Avoir le bon timing dans les décisions, faire ce que les concurrents et confrères n'ont pas encore osé : voilà le talent des vrais décideurs", s'exclame-t-il.