Le patron de FO Jean-Claude Mailly se dit totalement "contre" un prélèvement de l'impôt à la source et réitère son souhait d'un impôt sur le revenu "plus progressif" donc "plus juste", dans une interview au Journal du dimanche. Jean-Claude Mailly, qui sera le premier reçu lundi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour discuter de la remise à plat de la fiscalité, prévient qu'il "compte autant parler de fiscalité que d'emploi et de pouvoir d'achat" et réclame "un coup de pouce au Smic".
Interrogé sur une éventuelle fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, il juge que "cela pose le problème de prélever l'impôt à la source", la Contribution sociale généralisée étant déjà en partie prélevée à la source.
"Nous sommes contre cette idée, car seuls les salariés paieraient leurs impôts comptant et les entreprises se retrouveraient à devenir des collecteurs d'impôts", dit-il. Réfutant l'expression de ras-le-bol fiscal, "qui sous-tend que l'impôt n'est pas nécessaire", il lui préfère celle de "malaise fiscal". "Il y a un sentiment d'inéquité qui s'est généralisé. L'impôt n'est plus citoyen depuis plusieurs années", souligne-t-il.
Face à cela, il prône "un impôt sur le revenu plus progressif, avec bien plus que cinq tranches". La création d'une tranche supérieure à 45%, "ce n'est pas une réforme". A la question de savoir si l'impôt doit être payé par tous les Français, comme le suggère Thomas Piketty, le leader de Force ouvrière répond "oui" pour l'impôt sur le revenu, qu'environ la moitié des Français ne paie pas. "Mais il ne s'agit pas d'alourdir le poids de la fiscalité", ajoute-t-il immédiatement, estimant qu'"en contrepartie d'une telle réforme", il faut "baisser des impôts indirects comme la TVA", "plus injustes".
S'agissant de l'Impôt sur les sociétés (IS) acquitté par les entreprises, le secrétaire général de FO proposera au Premier ministre une "refonte du crédit d'impôt recherche" pour "que cela ne puisse plus être un outil d'optimisation fiscale".