Alors que la France poursuit ses offensives dans le nord du pays, la communauté malienne de France suit de très près l’évolution des opérations. C’est le cas de Penda, dont toute la famille vit à Konna, le premier village libéré par les français. Elle exprime sa gratitude.
"J’ai le plus grand respect pour ce monsieur"
"Je suis fière de brandir mon passeport français. Je suis fière d’appartenir à ces deux pays", confie la jeune femme au micro d’Europe 1. Penda a été marquée par la mort d’un pilote français vendredi dernier. "Quand j’ai vu son visage, au journal, je me suis dis : voilà le prix payé pour que, moi, je sois euphorique, pour que ma famille s’en sorte", constate Penda, avec émotion.
"J’ai le plus grand respect pour ce monsieur et pour sa famille", poursuit la jeune femme, la voix tremblante. "Je pense vraiment à toute sa famille parce que moi, la mienne, même s’ils sont traumatisés, ils sont là. Lui, il ne reviendra jamais", conclut-elle.
"J'ai pleuré toute la nuit"
Penda a également écrit une lettre au président de la République afin de lui demander l'autorisation d'assister aux obsèques du lieutenant Damien Boiteux, mort vendredi au Mali :
"Monsieur le président. Je suis originaire de Konna et je vis en France depuis plus de vingt ans. Je me permets de vous écrire. J'étais très euphorique après la libération de Konna où j'ai toute ma famille maternelle. Quand j'ai découvert le visage du lieutenant Damien Boiteux sur l'écran de France 24, j'étais consciente d'un coup, du prix que la France et sa famille ont payé pour que la mienne reste, non seulement en vie, mais aussi libre. J'ai pleuré toute la nuit en pensant à sa mère, et son enfant. Ce fils de la France est mon héros et, issue d'une des plus grandes familles de Konna, je souhaite assister à l'enterrement de Monsieur Boiteux et le remercier au nom de toute la population de Konna et du Mali ainsi que s'excuser auprès de sa famille. Pour leur expliquer que d'habitude, Konna est une bourgade calme, chaleureuse, accueillante où l'on vient pour vivre et pas pour y laisser sa vie et qu'il n'est pas mort pour rien. En les libérant eux, il leur donne la chance de vivre".