Les islamistes maliens accentuent la pression sur la France. Le groupe Mujwa, proche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a menacé samedi d'"ouvrir les portes de l'enfer" aux otages français si Paris poursuit ses appels à une intervention internationale dans le nord du Mali. Réagissant à ses menaces depuis Kinshasa où il est en visite officielle, François Hollande a déclaré samedi soir, qu'il ne comptait pas "dévier" de sa "ligne".
Le président français a également appelé les ravisseurs des six otages français détenus au Sahel à libérer les otages. "En disant ce que je dis sur l'intégrité du Mali, (...) c'est aussi un message que j'adresse aux ravisseurs: libérez-les avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il lancé dans un discours à l'ambassade de France.
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"La vie des otages est en danger"
Les menaces du groupe islamistes sont pourtant sérieuses. "La vie des otages français est désormais en danger à cause des déclarations du président français qui veut nous faire la guerre. Lui-même, sa vie est désormais en danger. Il faut qu'il le sache", a affirmé Oumar Ould Hamaha, membre d'un des groupes islamistes armés alliés à Aqmi qui contrôlent le nord du Mali depuis plus de six mois.
"Si Hollande continue de jeter de l'huile sur le feu, nous lui enverrons dans les jours à venir les photos des otages français, morts", a-t-il ajouté. Des menaces qui ciblent les quatre Français enlevés en 2010 dans le nord du Niger et toujours otages. Sept employés de la société française Areva avaient en effet été enlevés à l'époque. Trois ont été libérés depuis lors.
Le groupe islamiste a également menacé de prendre d'autres Français en otage. "Si on veut enlever des otages français en Afrique de l'Ouest ou même en France, on peut le faire facilement", a assuré Oumar Ould Hamaha, jihadiste malien originaire de la région de Tombouctou. Ce dernier entend également s'attaquer aux ressortissants français au Mali. "Hollande ne sera pas capable de compter les corps des expatriés français en Afrique de l'Ouest et ailleurs", a-t-il menacé.
Hollande ne change pas de cap
Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution proposée notamment par la France, qui presse les pays d'Afrique de l'Ouest de préciser leurs plans en vue d'une intervention militaire destinée à reconquérir le nord du Mali. L'ONU leur a donné 45 jours.
François Hollande a indiqué que son pays appuiera la mise en œuvre de la résolution "matériellement, logistiquement mais", a-t-il précisé, "nous n'aurons pas de soldats qui participeront à cette opération" militaire.
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Le président français a estimé samedi que les menaces de mort proférées par le mouvement islamiste malien contre les otages français détenus au Sahel ne sauraient affecter la détermination de la France dans le dossier malien.