Interrogé sur Europe 1, Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, a déclaré qu'il ne participera pas à la manifestation contre le mariage homosexuel le 13 janvier. "Nous ne voulons pas participer à une manifestation sociétale ou l'organiser", a-t-il précisé, tout en estimant que "chacun pourra se rendre à cette manifestation", selon sa "liberté de conscience", "première valeur de notre société". "Si la religion musulmane rejette formellement l'homosexualité en tant qu'orientation, mal vue et condamnée dans les textes sacrés, par ailleurs, l'Islam en France ne peut se taxer d'homophobie, a-t-il ajouté. Nous rejetons ces attitudes."
"Je n'ai à culpabiliser personne"
Aux musulmans homosexuels de France, Dalil Boubakeur assure qu'il "ne [s']estime ni leur juge ni leur justicier". "Je n'ai à culpabiliser personne, à condamner personne. Dieu a créé cette orientation comme il a créé la variété de l'humanité et je dois l'accepter. Ce n'est ni la faute des uns ni la faute des autres, mais c'est une réalité anthropologique. Malgré les édictions religieuses, cette réalité, je ne suis pas chargée par le bon Dieu de la modifier, de la condamner et encore moins de la stigmatiser."
Interrogé sur la lettre du ministre de l'Education nationale Vincent Peillon demandant de ne pas faire entrer le débat sur le mariage homosexuel à l'école, Dalil Boubakeur a botté en touche. "Qui est apte à dire que l'état de la société est telle que, aujourd'hui, une loi s'impose ?", s'interroge-t-il. "C'est un monde qui change mais reste à savoir où placer le curseur."
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