L'info. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a "déconseillé" samedi aux familles avec enfants de participer dimanche à la manifestation nationale organisée à Paris contre le mariage homosexuel, en raison des risques de débordements. Un peu plus tôt samedi, c'est le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui appelait les organisateurs à la vigilance et accusait l'UMP de "prendre une lourde responsabilité" en provoquant "la crispation et la radicalisation". Quant à François Hollande, il a appelé chacun à "prendre sa responsabilité". Autant de déclarations de l'exécutif qui ont fait réagir Jean-François Copé et encore Christine Boutin.
Valls craint des actions de l'extrême droite. "Nous craignons pour aujourd'hui même des actions, des initiatives, de groupes d'extrême droite", a déclaré samedi à la presse le ministre de l'Intérieur, en marge de la fête du bouddhisme au bois de Vincennes. "Selon les informations que nous avons c'est vrai aussi pour demain", a-t-il ajouté. "La vérité m'oblige à dire mon inquiétude face à ces menaces physiques, verbales, des menaces de mort qui ont concerné plusieurs personnalités, et je déconseille effectivement aux familles avec des enfants de se rendre à cette manifestation", a poursuivi Manuel Valls.
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"Faire respecter les lois de la République". "Cette manifestation, a-t-il relevé, est organisée alors que la loi sur le mariage homosexuel a été adoptée par le Parlement, ratifiée par le Conseil constitutionnel" et que "tout le monde sait que l'opposition d'aujourd'hui ne reviendra pas sur ce texte". Par conséquent, "le sens" de cette manifestation "n'est pas clair", a-t-il estimé, "avertissant" encore une fois les groupes extrémistes qui seraient tentés de causer des débordements : "demain il y aura une réponse policière et judiciaire pour faire respecter les lois de la République", a-t-il assuré.
Copé et Boutin dénoncent des "tentatives d'intimidation" . Les avertissements de l'exécutif ont fait réagir le président de l'UMP Jean-François Copé qui a dénoncé samedi "les tentatives inacceptables de pression et d'intimidation" du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur "pour tenter de décourager" les opposants au mariage homosexuel."J'appelle Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à reprendre leurs esprits", a-t-il ajouté, dans un communiqué, jugeant que "cette façon de jouer sur les peurs n'est pas admissible".
Inouï,PM et @manuelvalls qui s'évertuent à nous faire passer pour des casseurs d'extrême droite ! Non, c'est le peuple déterminé qui se lève— Christine Boutin (@christineboutin) 25 mai 2013
Une manifestation sous surveillance. Quelque 4.500 policiers et gendarmes seront déployés pour encadrer trois cortèges de manifestants dimanche. Ces moyens, "considérables" selon Manuel Valls, seront engagés "pour que les choses se passent le mieux possible (...), pour assurer un droit constitutionnel qui est celui de manifester". Samedi soir, une cinquantaine d'interpellations ont eu lieu sur les Champs-Elysées après qu'une dizaine de personnes se réclamant du "Printemps Français" ont sorti des barrières pour tenter de bloquer l'avenue.