Elles sont toujours à la une des magazines et en tête des défilés pendant les Fashion Weeks. Pourtant, certains pays avaient évoqué il y a quelques années l'idée de ne plus engager de filles trop maigres. Alors que s'ouvre la semaine des défilés de Paris, après New York, Londres et Milan, le débat sur la maigreur des mannequins refait surface.
Des contrôles médicaux
En 2006, Luisel Ramos était morte d'épuisement à la fin d'un défilé. Le décès tragique de cette top modèle uruguayenne de 22 ans avait mis sur le devant de la scène la problématique des mannequins très maigres. L'Espagne avait pris la décision de faire passer un contrôle médical aux filles pour vérifier leur poids.
Problème : tout le monde triche. Les mannequins et les agences ont trouvé la parade pour contourner les règles imposées par Madrid. "L'agence vous met un soutien-gorge en plomb, avec une ceinture en plomb. Et on va se peser à l'examen médical", explique Louise, mannequin depuis huit ans.
"C'est une grande blague" :
Les mannequins répondent en fait à la demande des créateurs. Certains aiment faire défiler des filles très maigres, comme les maisons Balenciaga, Versace ou encore le couturier Karl Lagerfeld. "Personne ne veut voir des femmes avec des formes", avait déclaré l'an dernier le créateur allemand. A l'inverse, le français Jean-Paul Gaultier est connu pour apprécier les filles plus en chair. Il a notamment fait de Crystal Renn, une mannequin grande taille, son égérie.
"Ils me les rendent anorexiques"
Officiellement, les mannequins ne sont pas anorexiques. Mais une directrice d'agence témoigne sur Europe 1 : "J'ai un avis qui est absolument contraire à celui de tous les gens de la mode donc je ne peux pas le dire. Franchement je les trouve super nuls, on leur donne des filles magnifiques, minces et souvent ils me les rendent anorexiques pour rentrer dans leurs robes qui font du zéro, qui ne riment à rien et que personne ne pourra jamais porter", dit-elle sous couvert d'anonymat.