Il voulait juste l'embrasser. Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon qui poursuit Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, n'est pas dupe de cet aveu formulé par l'ex-patron du FMI lors de son audition le 12 septembre. A 24 heures de son passage au journal télévisé de TF1, elle estime que la défense ne cherche qu'à atténuer les faits.
"C'est pour que le parquet soit tenté de prescrire en disant qu'il s'agit d'une tentative d'agression sexuelle et non pas d'une tentative de viol", a estimé Anne Mansouret samedi sur Europe 1.
"Je suis frappée par le fait que l'agression sexuelle, pour être claire et parler comme tout le monde, c'est un flirt qui tourne mal. Moi je souhaiterais que le parquet prenne en compte l'aspect préméditation qui s'est produit parce qu'il a donné rendez-vous à une journaliste, dans l'exercice de ses fonctions, pour une interview, dans un appartement inoccupé", a poursuivi la mère de la victime présumée.
"Je souhaiterais que le parquet prenne en compte l'aspect préméditation" :
"C'est un piège qu'il a tendu à ma fille. Je souhaiterais que ce caractère là soit retenu par le procureur de la République", a insisté Anne Mansouret.
DSK est un "communicant"
Sera-t-elle devant son poste pour assister au retour médiatique de Dominique Strauss-Kahn au journal de 20h dimanche ?
"Oui, bien sûr. Dominique Strauss-Kahn, je le connais depuis des années", rappelle la vice-présidente PS du conseil général de l'Eure. "C'est un communicant qui a préparé cette intervention avec une armée de conseillers et de trainings divers et variés pour arriver à dire exactement la parole qui convient avec le clin d’œil qu'il faut etc. de façon à enfumer l'opinion publique. Je le regarderai parce que je pense que ça fait partie des éléments du dossier".
"Rien ne sera plausible" pour les avocats de Diallo
Anne Mansouret n'est pas la seule à s'irriter de la présence de l'ancien leader du FMI à la grand messe du 20h. Les avocats de Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui dit avoir été agressée par Dominique Strauss-Kahn à New York, ont protesté contre cet entretien.
"Nous avons appris que Dominique Strauss-Kahn sera interrogé dimanche par une journaliste qui est une amie de sa femme, Anne Sinclair. Comme tout le monde le sait, Mlle Diallo a rencontré des journalistes indépendants et d'investigation qui ont eu la possibilité, sans aucune condition, de lui poser des questions", écrivent Kenneth Thompson et Douglas Wigdor dans un communiqué.
Les avocats disent souhaiter que l'ancien directeur général du Fonds monétaire international soit amené à expliquer comment il a pu avoir une relation sexuelle consentie avec une personne qui ne le connaissait pas et quelques minutes après l'avoir rencontrée.