Dans sa lutte contre la marée noire dans le Golfe du Mexique, BP a remporté une bataille mercredi. Mais pas la guerre. Le pétrolier britannique, propriétaire de la plateforme pétrolière qui a explosé fin avril, causant la mort de 11 personnes, a annoncé le succès de son opération baptisée "static kill". Elle a consisté en l’injection de boue de forage dans la tête du puits afin de stopper la fuite. Mais ceci n’est qu’une première étape vers le colmatage définitif.
"Bottom kill" après "static kill"
Cette bonne nouvelle ne doit pas cacher que la somme de travail à accomplir reste énorme. D’autant que rien n’est définitivement acquis. Dans les jours à venir, BP devra impérativement s’assurer que la pression reste bien stable, que la boue parvient bien à repousser le pétrole. Si tel est le cas, le groupe britannique pourra s’atteler à sceller définitivement le puits avec du ciment frais.
Et même alors, BP ne devrait pas s’en tenir là. Sous la pression notamment de l’administration Obama, l’opération "bottom kill" devra à son tour être lancée. Le procédé consistera à mettre en service deux puits de secours, qui permettront notamment de cimenter définitivement le puits par en-dessous.
13,3 milliards de dollars d’amende ?
Il sera temps, alors, de tirer le bilan de la pire catastrophe écologique qu’ont connu les Etats-Unis. Selon les calculs du gouvernement, près de 5 millions de barils de pétrole brut se sont échappés depuis l’explosion en avril dernier. Et seulement 800.000 ont pu être récupérés. Mais selon un rapport des autorités américaines révélé par le New York Times, seulement 26% du pétrole déversé dans le golfe du Mexique se trouve encore dans l'océan. Les trois quarts restants se sont évaporés, ont été récupérés ou éliminés par d'autres moyens.
Si BP est reconnu responsable de la catastrophe, ce qui est probable, le pétrolier devra mettre la main au portefeuille. Selon la loi américaine, il pourrait être contraint de payer de 800 à 3.250 euros d'amende par barils déversés et non récupérés, soit une amende totale qui pourrait atteindre jusqu'à 13,3 milliards d’euros. Le groupe a déjà annoncé 15 milliards d’euros de provisions pour couvrir les frais judiciaires liés à la catastrophe.
Obama salue une "très bonne nouvelle"
Le président américain Barack Obama a salué mercredi une "très bonne nouvelle". "Nous allons continuer à oeuvrer à mettre les pollueurs devant leurs responsabilités pour les dégâts qu'ils ont provoqués. Nous voulons faire en sorte que les gens qui ont souffert soient remboursés, et nous allons rester solidaires des habitants de la région, quelle que soit la durée nécessaire pour qu'ils récupèrent", a-t-il ajouté.