Le projet de loi sur le mariage pour tous a été adopté mercredi matin en Conseil des ministres. Le texte, qui sera examiné début 2013 par le Parlement, ouvre la voie au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels. "C'est un progrès pour toute la société", s'est félicité François Hollande tandis que le Parti socialiste a salué "une avancée historique de l'égalité". A droite et au sein de l'Eglise, l'opposition est vive. L'UMP réclame d'ailleurs toujours un grand débat national sur le sujet.
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Mais qu'en pense l'opinion ? Les nombreux sondages effectués ces dernières années montrent que le mariage gay est moins clivant que l'adoption.
Le mariage gay. Les Français sont remarquablement constants sur le mariage homosexuel : depuis 2004, soit depuis 8 ans, le chiffre des opinions favorables au mariage gay se maintient au dessus de la barre des 60%. Depuis l'été dernier, il caracole même à 65%. Un basculement s'est opéré en une décennie : en 2000, seulement 48% des Français y étaient favorables, 50% opposés.
Plus généralement, 87% des sondés pensent que l'homosexualité est "plutôt une manière comme une autre de vivre sa sexualité". Ils étaient seulement 54% à le penser en 1986 et 67% en 1996.
L'adoption par des couples homosexuels. Comme le montre le sondage IFOP, publié par Le Monde mercredi, la question de l'adoption continue de diviser les Français.
En 2000, seulement 29% des Français se disaient favorables à la reconnaissance d'un droit à l'adoption. Mais si l'opinion a bien progressé depuis dix ans à mesure que le débat progresse, les Français se montrent de plus en plus réticents : l'an dernier, ils étaient 58% à y être favorables, aujourd'hui ils ne sont plus que 52%.
Tous les types d'adoption ne suscitent pas la même adhésion. Ainsi, 66% des sondés pensent que "les femmes lesbiennes qui vivent en couple devraient avoir le droit d'adopter l'enfant de leur conjointe" et 56% sont favorables à ce qu'elles "puissent avoir recours à l'insémination artificielle pour avoir un enfant".
L'adoption par deux mères ou deux pères d'un enfant abandonné passe, en revanche, moins bien dans l'opinion.