Le Sénat a donné mercredi son feu vert à l'adoption par des couples homosexuels prévu dans le projet de loi du gouvernement sur le mariage homosexuel, après avoir adopté ce dernier dans la nuit. Les sénateurs de droite ont monopolisé la parole, dénonçant une nature qui ouvrirait, selon eux la porte à la procréation médicale assistée (PMA) et à la gestation pour autrui (GPA).
"Sachez que si on vote l'adoption pour les homosexuels on ouvre le débat pour la PMA et la GPA puisqu'il n'y a pas assez d'enfants adoptables", a affirmé Gérard Roche (UDI-UC). "Vous savez bien que ce dispositif d'adoption bricolé à la sauvette ne marchera pas. C'est un premier pas pour la PMA et la GPA", a surenchéri Hugues Portelli (UMP). Philippe Darniche (non inscrit) a justifié l'ensemble de ces interventions "pour dénoncer le mensonge d’État que constitue ce projet de loi". Dominique Bertinotti, la ministre de la Famille, leur a répondu en leur rappelant les déclarations télévisées de François Hollande: "Le débat sur la GPA ne serait pas ouvert pendant son quinquennat".
"Nous avons déjà affronté cet exercice pendant deux semaines à l'Assemblée", a observé la garde des Sceaux Christiane Taubira: "Répondre 20 fois à la même question". "L'essentiel était de durer", a-t-elle fait remarquer. Pour apaiser les craintes des sénateurs de droite, elle a rappelé que "la GPA n'est pas arrivée dans les autres pays européens", parce qu'il n'y a au niveau européen "aucun fondement juridique pour l'imposer". Quant à la PMA, a-t-elle rappelé à la fin de son intervention, applaudie à gauche mais aussi à droite, il y aura un projet de loi sur la famille. Les sénateurs devaient ensuite aborder l'article 2, concernant le nom de famille. L'examen du projet de loi, déjà adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, est prévu pour durer au Sénat jusqu'à vendredi.