L’INFO. Après la journée de manifestation des opposants au mariage homosexuel, c’est au tour des défenseurs du mariage pour tous de descendre dans la rue ce week-end. Mais ces derniers s’interrogent sur la mobilisation et hésitent à se compter, de crainte d’une comparaison défavorable par rapport aux anti-mariage gay.
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• Un objectif : occuper le terrain. Les partisans du mariage gay ont décidé de redescendre dans la rue pour le pas laisser les opposants occuper le terrain. Ces derniers ont rassemblé le 13 janvier entre 340.000 et un million de participants. "On manifeste pour ne pas laisser la rue aux opposants et je pense que les gens qui viendront en ont aussi assez d'une certaine homophobie décomplexée", a précisé Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi et Trans), à l'origine de la mobilisation.
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• Une méthode : ne pas se focaliser sur les chiffres. Face à des opposants qui avaient préparé leur journée de mobilisation très en amont et avec le soutien d’organisations religieuses ou politiques, les manifestants pro-mariage gay souhaitent ne pas s’engager dans une bataille de chiffres qui pourrait tourner en leur défaveur. Si comparaison il y a, ce sera donc avec le rassemblement du 16 décembre, qui avait réuni entre 60.000 et 150.000 personnes à Paris. D’autant que la bataille de l’opinion semble, elle, déjà acquise pour le mariage : 63% des Français y sont favorables selon un dernier sondage Ifop publié samedi.
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• Des soutiens de poids. Si les organisateurs refusent d’entrer dans une logique comptable, ils ont néanmoins reçu des soutiens de poids : en visite au Chili, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dit samedi espérer une "forte mobilisation". L'appel à manifester a aussi été relayé par cinq syndicats (CFDT, UNSA, CGT, FSU, Solidaires), par des associations de défense des droits de l'Homme ou des droits des femmes (Planning familial, Osez le féminisme) et les partis politiques de gauche. Seront aussi présents le maire de Paris, Bertrand Delanoë, la ministre du Logement, Cécile Duflot, de même le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, Pierre Laurent ou Jean-Luc Mélenchon.
• Déjà des défilés samedi. Plusieurs rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes dès samedi, dont Lyon avec quelque 20.000 manifestants (10.000 selon la police), ainsi que Brest et Caen. A Montpellier entre 2.000 à 6.000 personnes sont descendues dans la rue, quelques-unes portant une banderole avec l'inscription : "Mieux vaut un mariage gay qu'un mariage triste".
• Dernière ligne droite pour la réforme. Ce défilé national intervient à deux jours de la première lecture du projet de loi, mardi devant l’Assemblée nationale. Si l’adoption du texte fait peu de doute, les socialistes et les écologistes disposant de la majorité, ses partisans se mobilisent en anticipant déjà la prochaine étape : les associations espèrent des garanties sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes. Ce volet sera débattu dans le cadre de la prochaine loi sur la famille.