Terminé les retardataires, fini les rodéos, interdiction de lâcher du riz sur le parvis de l'hôtel de ville. Pour éviter tout débordement lors des mariages, la municipalité de Salon-de-Provence a pris un arrêté municipal de neuf articles. Les futurs époux doivent notamment signer une charte de bonne conduite.
Afin de s'assurer du bon respect de cette charte, les couples doivent apporter leur accord quelques jours avant la célébration. Depuis l'entrée en vigueur de cette charte, déjà sept mariages ont été célébrés et aucun couple n'a refusé de signer le document. Pourtant, cette mesure fait polémique, notamment auprès de la communauté musulmane qui dénonce une stigmatisation.
• Salon-de-Provence dans les pas de Nice. Mais la municipalité est claire sur cette question : il n'était plus question de tolérer la pagaille dans les cortèges. "Nous avons décidé de prendre plusieurs mesures afin de limiter les débordements", explique le maire de Salon-de-Provence, Michel Tonon, interrogé par La Provence. Outre la charte de bonne conduite, la municipalité a décidé de renforcer la présence policière lors des mariages le samedi.
"On s'est rapproché de l'arrêté pris à Nice l'été dernier", précise l'ancien socialiste, radié des listes lors des législatives de l'an dernier. En mai dernier, Christian Estrosi, le maire UMP de Nice, avait en effet décidé d'interdire les mariages "trop bruyants", en interdisant les drapeaux étrangers. Le Parti socialiste y avait vu une manœuvre "électoraliste" et "discriminatoire".
• "Pas de drapeaux étrangers". Pas pour le maire de Salon-de-Provence qui a pris sensiblement les mêmes mesures. "Il n'y a pas de drapeau, de quelque nation à voir. Le seul drapeau qui doit flotter sur le fronton de nos mairies, c'est le drapeau tricolore de la France. Si des chants peuvent avoir lieu, il faut accepter que tout le monde n'ai pas forcément envie de chanter. Alors, même si la majorité des mariages qui posent problème sont des mariages issus de la communauté magrébine, reste que toute la communauté n'est pas dans ce cas là", assure Michel Tonon à Europe 1.
• "Une stigmatisation de la communauté". Si le maire se défend de stigmatiser toute communauté, l'association des familles musulmanes des Bouches-du-Rhône dit ne pas accepter certains articles. Pour Soraya, sa porte-parole, on mélange tout. "Il est certain que des rodéos en ville, on ne peut pas approuver ce genre de comportement, ça va de soi. Enfin on ne voit pas en quoi les youyous pourraient mettre en péril l'ordre de la République. C'est purement culturel, on le prend comme une stigmatisation de la communauté", commente-t-elle au micro d'Europe 1. Quoi qu'il en soit, le maire se réserve le droit de ne pas célébrer le mariage si les couples refusent de signer la charte