Les quelque 2.000 personnes qui ont été contraintes de dormir dans les aérogares de Roissy dans la nuit de jeudi à vendredi ont reçu la visite de Thierry Mariani. Le secrétaire d’Etat aux Transports, accompagné de sa ministre de tutelle Nathalie Kosciusko-Morizet, a passé plusieurs heures dans l’aéroport francilien pour comprendre les raisons d’une telle pagaille.
"Jusqu’à 16-17 heures, les choses allaient à peu près bien", a expliqué Thierry Mariani vendredi matin sur Europe 1. "Mais ce qui a grippé, c’est le dégivrage. La neige étant collante, il fallait plus de produits pour dégivrer les avions. On est ainsi passé de 45 appareils dégivrés par heure à environ 28. Comme le dégivrage n’allait pas assez vite, il y a eu des annulations qui n’étaient absolument pas prévues."
"Si la neige ne passe pas..."
Le problème désormais, est constitué par la pénurie de glycol, le produit utilisé pour le dégivrage. "Actuellement, nous avons assez de glycol pour traiter 140 départs. Un camion qui arrive d’Allemagne devrait permettre trente départs. Un avion en provenance des Etats-Unis devrait lui permettre 20 départs supplémentaires", a assuré le secrétaire d’Etat. On reste loin des quelque 800 vols prévus vendredi - en prenant compte des annulations annoncées. "On ne pourra pas dégivrer tous les avions aujourd’hui si la neige reste de la même qualité", admet d’ailleurs Thierry Mariani.
"Il nous reste 115 tonnes d'hier (jeudi) soir", a détaillé Pierre Graff, PDG d'Aéroports de Paris sur Europe 1. "On devrait pouvoir passer la matinée". Et pour l’après-midi ? "Si la neige cesse, on ferait passer un programme normal". Mais "si la neige ne passe pas", l'aéroport risque la "paralysie", admet le dirigeant d’ADP.
La SNCF veut transporter tout le monde
Thierry Mariani s’est montré beaucoup plus optimiste concernant le trafic des trains. "A priori, il y aura des retards, car les trains rouleront moins vite. Mais normalement, la totalité des trains devrait être assurée", a affirmé le secrétaire d’Etat aux Transports.
"Notre objectif c'est de transporter tout le monde", a exposé vendredi sur Europe 1 Barbara Dalibard, la directrice de SNCF voyages. Sur l'Est, la vitesse sera réduite à 230 km/h ce vendredi, à 170 km/h en Picardie et sur le Sud-Est, les trains circuleront à vitesse normale, a-t-elle indiqué. "A priori", des retards sont à prévoir "sur l'Est et le Nord". Des mesures spéciales seront mises en place en cas d'éventuels blocages, comme la mise à disposition de wagons chauffés et de plateaux-repas, a aussi noté Barbara Dalibard.