En aéronautique, un tel incident est classé grave et entraîne automatiquement une enquête. Le 8 août dernier, à l’aéroport de Casablanca au Maroc, un avion Air France en provenance de Paris s’est tout simplement trompé de piste d’atterrissage. Les conditions météo étaient bonnes, aucun incident technique n’avait été signalé. Et pourtant, le pilote de l'Airbus A320 a opté pour la piste 35 droite alors que la tour de contrôle lui avait indiqué la 35 gauche.
"Pas une faute, mais une erreur"
Or la piste était en cours de maintenance pour un entretien du balisage lumineux, mais l’atterrissage s’est tout de même bien passé. Et heureusement, aucun autre appareil n’a coupé la piste au même moment. Les conséquences auraient alors pu être terribles.
La peur passée, se pose désormais la question de la cause. Comment une telle erreur a-t-elle pu être commise ? "Il faut bien faire la part des choses entre l’erreur et la faute. Des erreurs, ce sont des écarts involontaires, ce n’est pas la même chose que commettre des fautes, qui sont des déviances volontaires. Prendre des risques inconsidérés, ça c’est une faute. Là, il s’agit d’une erreur", a tempéré Eric Prévot, commandant de bord et porte-parole d'Air France.
L’aéroport pas exempt de tout reproche
Une simple erreur, donc, mais qui a tout de même valu à l’équipage d’être auditionné par la compagnie française. Cependant, le pilote et ses adjoints n’ont pas été suspendus. L’enquête est menée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses d'accidents marocain (BEAM). "On est en train d’analyser tous les événements pour voir là où il y a la faille", a assuré à Europe 1 le responsable marocain de l’enquête, qui a expliqué que le champ d’investigation était large : "Il y a le contrôleur de la situation aérienne, il y a la tour de contrôle, il y a l’équipage, il y a le sol, il y a l’infrastructure, il y a la communication…".
La piste, elle, était en cours de maintenance mais elle n'était pas officiellement fermée, d'où l'absence de renforts de signaux lumineux à l'approche. Cet incident est le troisième du genre en deux ans à l’aéroport Mohammed-V de Casablanca. Les résultats de l’enquête devraient être connus d'ici trois ou quatre mois.