Quelques jours après l'annonce de la mort d'Eric Lales, grièvement blessé dans une fusillade à Vitrolles, fin novembre, l'heure est au recueillement. Des centaines de policiers étaient présents, lundi après-midi à Marseille, aux obsèques de leur collègue.
Foule à la cérémonie
Famille, proches, élus, collègue du commissariat d'Aix-en-Provence et de Cergy-Pontoise, où travaillait Eric Lales avant d'être muté, ont assisté dans l'après-midi, dans la cour de l'Evêché, le bâtiment abritant l'Hôtel de police de Marseille.
Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, était également présent à la cérémonie. Au total, une centaine de personnes étaient présentes à cette cérémonie d'une trentaine de minutes. Le cercueil du lieutenant Lales était porté par ses collègues de la BAC d'Aix-en-Provence en uniforme. Plusieurs dizaines de personnes ont même été contraintes de rester à l'extérieur du bâtiment, faute de place à l'intérieur de l'Evêché.
Nommé chevalier de la légion d'honneur
Cette cérémonie est aussi l'occasion de rendre hommage au travail du policier. Ce dernier a donc reçu, à titre posthume, plusieurs distinctions. Le lieutenant Lales a en effet été élevé au grade de chevalier de la Légion d'honneur par le préfet de région. Le fonctionnaire a également reçu la médaille d'or pour "actes de courage et de dévouement". Enfin Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale (DGPN), lui a remis la médaille d'honneur de la police nationale.
"Face à cette tragédie, l'émotion est immense, elle suscite en chacun de nous des sentiments contradictoires", a dit dans son allocution Claude Guéant, évoquant tour à tour "un sentiment de révolte", "de douleur absolue mais aussi parallèlement d'admiration".
"Dans la tragédie qui nous touche, nous ne cherchons pas la vengeance, ce serait faire injure à Eric Lales (...) Nous ne chercherons pas la vengeance mais nous sommes déterminés à la justice", a dit le ministre. Ce dernier a également demandé "justice pour ce policier exemplaire" mais aussi "pour ses parents déjà durement éprouvés il y a quatre ans par la perte d'un autre enfant".
"Plus jamais ça"
Les collègues du policier tué ont, quant à eux, lâché leur émotion en marge de la cérémonie. "Il ne faut pas que ca reste comme ça, un nom que l'on va oublier demain. Il faut que ça serve d'exemple, comme ceux qui sont tombés et comme ceux qui vont encore tomber. Déjà, les BAC à deux, plus jamais ça. Les polices secours à deux, plus jamais ça. En face de nous les mecs sont déterminés", déplore l'un d'eux au micro d'Europe 1.
"La police a pris un clou de plus dans le cœur. Les armes ont changé on ne peut pas se défendre de la même manière. On est écœuré", ajoute une fonctionnaire de police.
Un moment de deuil national
Les syndicats de policiers avaient appelé à un recueillement de 10 minutes dans tous les commissariats de France. "Aujourd'hui, dans tous les commissariats de France et dans tous les services, c'est un ras le bol généralisé, c'est un moment de deuil et d'émotion. Nous avons perdu un collègue, un frère", commente Philippe Brunetti, du syndicat Alliance, interrogé par BFMTV.
Une marche blanche a réuni dimanche matin quelque 2.000 personnes à Montfort-sur-Argens, dans le Var, où le policier vivait avec sa femme et ses deux filles.
Le fonctionnaire tué, un père de famille de 37 ans, avait été atteint d'une balle de kalachnikov dans la tête et de deux à l'épaule, à l'issue d'une course poursuite à Vitrolles, dans la nuit du 27 au 28 novembre.