Marseille manque (encore) de policiers

Claude Guéant avait annoncé fin août un renfort des effectifs de police à Marseille. Quatre mois plus tard, le compte n'y est pas, pour l'opposition. © MAX PPP
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avec Yann Terrou et AFP , modifié à

La cité phocéenne n’a pas reçu tous les renforts annoncés par Claude Guéant, dénonce l’opposition.

A la fin de l’été, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant était venu annoncer en grandes pompes un renfort des effectifs de police à Marseille. 166 nouveaux agents devaient venir aider leurs collègues à lutter contre la délinquance, en forte hausse dans la cité phocéenne. Mais quatre mois plus tard, pour Patrick Menucci, les promesses gouvernementales n’ont pas été tenues. La préfecture réfute cette accusation.

"Il y aura le même chiffre de policiers", accuse le PS

Claude Guéant avait assuré fin août que ces effectifs supplémentaires venaient s'ajouter au dispositif en place. "Si 166 fonctionnaires sont arrivés, avec le jeu des départs en retraite et des mutations, c'est 38 fonctionnaires de plus qui sont dans les effectifs au 30 octobre 2011", assure de son côté dans un communiqué le chef de file de l’opposition municipale, qui s’appuie sur des chiffres recueillis par le député Jean-Jacques Urvoas, le "monsieur sécurité" du PS.

Au 1er janvier, "avec les départs de fin d'année, il y aura le même chiffre de policiers, qu'un an avant", soit 3.000, affirme encore Patrick Menucci. Le maire du 1er secteur de Marseille dénonce "les mensonges des sarkozystes" et le manque de moyens : "4 des 6 véhicules de la BAC sud ont plus de 150.000 km!", peste-t-il. "Claude Guéant s'est moqué des Marseillais. Fidèle à Nicolas Sarkozy, il est dans la communication et pas dans l'action."

Les renforts "sont bien arrivés", répond la Préfecture

De son côté, la préfecture conteste formellement ces chiffres. "Le ministre a promis l’arrivée et le renfort net de 166 fonctionnaires de police à Marseille, ces fonctionnaires sont bien arrivés, et il s’agit bien d’un renfort, non pas d’un remplacement", a assuré mercredi sur Europe 1 le préfet Alain Gardère, délégué à la Sécurité pour la région Paca.

"Nous avons modifié les méthodes de travail, et cela porte ses fruits. Après, c’est vrai qu’il y a ces affaires de règlement de comptes qui occultent tout ce travail", a regretté le haut fonctionnaire. "J’aimerais qu’on voit les résultats au-delà de ça."