La direction des Hôpitaux de Marseille a présenté lundi aux représentants des salariés un plan destiné à assurer la sécurité des personnels, à la suite d'actes de violence à leur encontre, un ensemble de mesures qualifiée de "mesurettes" par FO mais plutôt bien accueillies par la CGT.
Ces "30 mesures pour garantir la sécurité des personnels" ont été présentées lors d'un Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'AP-HM (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille), qui précise dans un communiqué que "des discussions complémentaires avec l'Agence régionale de santé (ARS) sont en cours sur le financement".
De sources syndicales, ce plan prévoit notamment la fermeture nocturne des points d'entrée à l'hôpital, et de certains services, accessibles aux seuls personnels. Ceux-ci devraient être équipés d'appareils permettant d'appeler les services de sécurité. Autres mesures prévues: le développement de la vidéo-surveillance, et la présence obligatoire d'un membre de la direction en cas d'un dépôt de plainte, pour laquelle les personnels seraient autorisés à ne pas donner leur adresse "pour ne pas avoir peur des représailles", selon Danielle Ceccaldi, secrétaire CGT à l'AP-HM. La création de chambres avec sas de sécurité est aussi prévue.
La question de la présence policière est abordée: parmi les 30 mesures figurent la présence de patrouilles diurnes et nocturnes aux urgences, réparties entre police municipale et police nationale. Selon Audrey Jolibois, secrétaire-générale adjointe FO, "une présence policière nuit et jour aux urgences est indispensable, pour qu'il y ait un effet dissuasif". Alors que la CGT considère ces mesures comme "un premier pas, reprenant les revendications des personnels et des organisations syndicales", ce qui l'a conduit à voter pour, FO, premier syndicat à l'AP-HM, a dénoncé des "mesurettes". Le syndicat s'est abstenu, et n'exclut pas un préavis de grève. "On ne parle pas de financement, ni du calendrier de mise en place", dénonce Audrey Jolibois.
Le dernier incident grave en date remonte à la nuit du 18 août, quand un infirmier des urgences de la Conception avait été blessé d'un coup de couteau par un des meurtriers présumés d'un jeune homme. Auparavant, dans la nuit du 12 au 13 août, un homme, blessé par balles dans une tentative de règlements de compte, avait menacé le personnel avec une arme, à l'Hôpital Nord.