>> L'INFO. La Cour de cassation a ordonné jeudi la suspension de la condamnation ainsi que la tenue d'un troisième procès de Maurice Agnelet, condamné en 2007 à 20 ans de prison pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, héritière d'un casino niçois mystérieusement disparue en 1977. Cet arrêt de la commission de réexamen de la Cour de cassation, fait suite à une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) condamnant la France en jugeant qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitables.
• Libre, sous contrôle judiciaire. Ce troisième procès dans l’Affaire Le Roux se tiendra devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine. Maurice Agnelet y comparaîtra donc libre puisque l’ancien avocat, âgé de 74 ans, va désormais pouvoir sortir de la prison de Mauzac, en Dordogne, où il est incarcéré depuis cinq ans. Il sera soumis à un strict contrôle judiciaire et devra désormais résidé en Savoie.
"C'est une excellente décision", s'est réjoui son avocat, Me François Saint-Pierre. Maurice Agnelet sortira de prison vendredi "vers midi" a précisé le conseil.
• La famille Le Roux choquée. Trois membres de la famille d'Agnès Le Roux étaient présents à l'audience jeudi matin. Patricia Le Roux, sa sœur, était visiblement très émue après l'annonce de la décision de la Commission. "Mettez-vous à ma place", a-t-elle dit à la presse, après avoir demandé qu'on la "laisse en paix".
A la veille de cette décision, son frère, Jean-Charles Le Roux, confiait au micro d’Europe 1 qu’il redoutait ce cas de figure.
• Un mystère de 35 ans. Maurice Agnelet a toujours nié l'assassinat de son ancienne maîtresse, qui a disparu en 1977, et dont il avait d'abord été l'avocat dans le cadre d'une procédure de divorce. En 2007, La cour d'assises d'Aix-en-Provence a conclu qu'il avait tué Agnès Le Roux après avoir obtenu qu'elle cède ses parts dans le Palais de la Méditerranée, l'un des plus grands casinos de Nice, à Jean-Dominique Fratoni, propriétaire d'un casino rival et figure présumée du milieu niçois.
Il est établi que Maurice Agnelet s'est approprié l'argent placé en Suisse par Agnès Le Roux après la vente de ses parts dans le casino, trois millions de francs (457.000 euros). Il a été condamné pour cet aspect des faits et a purgé une courte peine de prison dans les années 1980.