Mauroy renvoyé en correctionnelle

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Hélène Favier , modifié à
L'affaire concerne l'emploi fictif présumé à la communauté urbaine de Lille de Lyne Cohen-Solal.

Pendant un temps, ces faits avaient été considérés comme prescrits... Mais l'affaire de l'emploi fictif à la communauté urbaine de Lille de Lyne Cohen-Solal a ressurgi lundi.

En effet dans la soirée, Lyne Cohen-Solal (actuelle adjointe PS du maire de Paris), l'ex Premier ministre socialiste Pierre Mauroy et son ancien directeur de cabinet, Bernard Masset, ont tous trois été renvoyés en correctionnelle dans cette affaire... pour laquelle le parquet avait requis un non lieu général en octobre 2009.

Une affaire de "détournement de fonds"

Le 20 juin 2008, Pierre Mauroy avait été mis en examen pour "détournement de fonds publics". Lyne Cohen-Solal l'avait été pour "recel" et Bernard Masset pour "complicité. Les sommes concernées représentaient l'équivalent de 19.000 euros.

A l'origine de l'affaire : une plainte déposée en juin 2000 par Eric Darques, ancien élu local de la ville de Lambersart, dans l'agglomération lilloise.

Des faits datant de 1992

Mais les faits incriminés remontent à 8 ans plus tôt, en 1992, alors que Pierre Mauroy était président de la communauté urbaine de Lille.

Lyne Cohen-Solal occupait alors le poste d'attachée de presse de la communauté urbaine alors qu'elle était également rédactrice en chef de l'hebdomadaire du PS Vendredi à Paris.

Un dossier à rebondissements

Cette affaire a connu de nombreux aléas judiciaires. Elle avait été relancée par un arrêt de la Cour de cassation du 8 février 2006, en jugeant les faits non prescrits, contrairement à une ordonnance d'un juge d'instruction de Lille du 3 août 2004 et à un arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai, le 10 décembre 2004.

Pierre Mauroy, l'ancien Premier ministre emblématique de l'Union de la gauche (1981-1984), avait été particulièrement affecté au moment de sa mise en examen.Il s'était dit "effondré" et avait alors affirmé que pendant la période concernée, sa collaboratrice avait "parfaitement rempli sa mission" de promotion de la métropole lilloise et que sa "faible rémunération (...) n'avait pas été usurpée".

Il avait également souligné que cette affaire avait été déclenchée longtemps après les faits reprochés, en 2000, "à un moment où Lyne Cohen-Solal était engagée dans un combat politique très médiatisé contre le maire de Paris d'alors, Jean Tiberi", et que cette coïncidence n'était "pas fortuite".

Aujourd'hui, Pierre Mauroy n'a plus de mandats locaux, puisqu'il a laissé en avril 2008 la présidence de la communauté urbaine de Lille à Martine Aubry après 19 ans d'exercice. Il a occupé le fauteuil de maire de Lille pendant 28 ans.