Plus d'étudiants en médecine pour plus de médecins au final. C'est la déduction qu'a faite Xavier Bertrand pour lutter contre deux fléaux français : la pénurie de praticiens qui s'annonce et l'agrandissement des déserts médicaux.
Le ministre de la Santé a annoncé samedi à Toulouse au congrès du syndicat des médecins libéraux (SML) que le numerus clausus serait relevé dès l'année prochaine. Une annonce accueillie avec satisfaction par les médecins, mais qui n'a pas manqué de faire réagir.
Car cette annonce ne suffira pas à tout régler. D'après les calculs des professionnels, il manquera en France quelque 10.000 médecins libéraux en France d'ici 2015. Or les étudiants de demain ne sortiront de la fac que dans huit ans...
Faire prolonger les futurs retraités
D'où l'idée de Christian Jeanbrun, président du SML, d'aller plus loin encore en encourageant les futurs retraités à rester encore un peu en poste. " Il faudrait les inciter à prolonger par un geste citoyen leur activité pendant deux fois trois ans", estime-t-il au micro d'Europe 1. "Cela nous permettrait de couvrir la période où il y aura encore un manque".
Mais ce n'est pas le seul problème de la géographie médicale française. Les déserts médicaux sont tenaces, et combattre la chute du nombre de libéraux semble difficile. "Il y a une pénurie d'attractivité de la médecine libérale", constate Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France.
"Il y a six ans, quatorze médecins sur cent diplômés s'installaient en libéral, cette année c'est dramatique, il n'y en a plus que 7%. Il faut faire connaître la médecine libérale aux étudiants pendant leurs études, et pour l'instant, ce n'est pas le cas", note-t-il encore. Cela changera-t-il avec la hausse du numerus clausus ?