Depuis l'affaire du Mediator, la revue Prescrire dénonce l’inefficacité, voire la dangerosité, de trois nouveaux médicaments, le Buflomédil, la Vinflunine et la Nimésulide. Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a affirmé mardi que des procédures ont été “engagées depuis maintenant plusieurs mois“, tandis que l'Afssaps a indiqué qu'un retrait ou une suspension des médicaments incriminés pourraient être bientôt décidés.
"Il y a des procédures engagées (...) depuis maintenant plusieurs mois. Il y a des procédures pour certains d'entre eux au niveau européen, au niveau français, pour évaluer ce qu'on appelle le bénéfice risque. Tout médicament est une substance active. Pour tout médicament la question qui se pose est quel est le bénéfice pour la santé et quel est le risque pour la santé", a commenté le ministre.
Des procédures trop longues ?
"Si à un moment donné la moindre information vous donne à penser que le bénéfice risque n'est plus le même, là il ne faut pas hésiter, il faut peut-être même aller plus vite pour prendre les décisions, ça fait partie des orientations que j'ai en tête", a poursuivi Xavier Bertrand.
"Ca fait partie des choses dont il faudra tirer toutes les conséquences avec le dossier du Mediator : est-ce que ces procédures (ne) durent pas très longtemps, trop longtemps ? C'est ça ma question et j'y apporterai des réponses dès le 15 (janvier), dès la publication du rapport de l'Igas".
Le Buflomédil bientôt retiré du marché
Le processus de réévaluation du buflomédil, lui aussi pointé du doigt par la revue Prescrire, pourrait ainsi aboutir dans les prochaines semaines à un retrait ou une suspension, a indiqué mardi un responsable de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
La revue médicale indépendante Prescrire demande que le buflomédil soit retiré du marché, invoquant des effets indésirables cardiaques et neurologiques parfois mortels. Le buflomédil est commercialisé notamment sous les noms de marque de Fonzylane et Buflomédil EG.
Son fabriquant évoque "des mésusages"
Son fabriquant, le laboratoire américain Cephalon a indiqué qu'il se conformerait à "toutes les prescriptions de l'Afssaps". "Nous attendons la décision de l'Afssaps à ce sujet, et nous l'appliquerons", a indiqué une porte-parole de la division Europe du laboratoire.
Elle a précisé que si tel était le cas, ce serait "pour des mésusages". "C'est un produit avec une marge thérapeutique étroite, ça veut dire que si vous changez un tout petit peu la dose, vous pouvez effectivement avoir des accidents", a-t-elle expliqué, évoquant la possibilité de gestes suicidaires.
L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est chargée d'un rapport sur le Mediator, médicament retiré du marché en novembre 2009, qui pourrait être responsable de 500 à 2.000 morts.