Suite à l’affaire du Mediator, et à la demande du ministère de la Santé, l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a publié, lundi sur son site, une liste de 77 médicaments mis sous surveillance renforcée. Mais pour les patients qui suivent un des traitements ainsi listés, le doute s'immisce. Plusieurs médecins vous délivrent les conseils de base pour éviter toute panique.
Ne pas arrêter le traitement mais consulter
Cette liste représente avant tout une "garantie" pour le patient, a souligné Didier Houssin, directeur général de la Santé. Les patients ne doivent donc pas s’affoler et peuvent continuer leur traitement, mais sous conditions.
"C'est comme la sécurité routière. On surveille la circulation jour et nuit, mais il y a une vigilance renforcée les jours de départ ou de retour de vacances", a-t-il expliqué, avant d’ajouter : "les patients ne doivent pas arrêter leur traitement ou modifier la dose sans consulter leur médecin".
Réévaluer le risque avec votre médecin
“Il faut réévaluer en permanence le bénéfice du traitement et puis si un phénomène nouveau apparaît, alors le bénéfice va être réévalué, il peut arriver qu’on l’arrête“, a renchéri le docteur Francis Abramovici, médecin généraliste en Seine-et-Marne, et rédacteur de la revue Médecine, qui n’est pas financée par les laboratoires.
“Mais il n’y a pas de raison d’arrêter aujourd’hui un médicament parce que cette liste est publiée“, a répété le docteur Francis Abramovici, avant d’ajouter : “Cette liste était déjà sur le liste de l’Afssaps, elle est publiée parce qu’aujourd’hui l’affaire du Mediator met en lumière quelque chose qui s’appelle la surveillance, la transparence, la pharmacovigilance. Quand il y a un doute, il faut lever le doute et pour cela il faut surveiller“.
Adapter le traitement au patient
"Les patients doivent identifier le risque pour éventuellement en parler à leur médecin et être sûr que cet effet indésirable-là n'est pas pour eux et ne fait pas, dans leur cas, pencher la balance plus du côté des risques plutôt que de celui des bénéfices", a détaillé Fabienne Bartoli, numéro deux de l’Afssaps.
Le médecin doit donc soupeser les avantages et les inconvénients d’un traitement placé sur la liste de l’Afssaps : s’il n’existe pas d'alternative et que le patient supporte bien le traitement, ce dernier peut donc continuer à le suivre. Mais le médecin doit alors redoubler d’attention pour déceler la moindre anomalie.