Après avoir évoqué un "Monsieur X" qui l'aurait aidé dans son entreprise, Tony Meilhon a de nouveau créé la surprise jeudi, lors de son procès pour le meurtre de Laetitia en janvier 2011 à la Bernerie-en-Retz. Au cours d'une journée consacrée aux proches de la jeune femme, son meurtrier est allé jusqu'à lui rendre hommage, provoquant l'un des malaises de la journée dans la salle d'audience de la cour d'assises de Loire-Atlantique.
"Moi-même, je me hais". Après l'audition de proches, Tony Meilhon a témoigné à son tour sur Laetitia. Elle "était une fille superbe, pleine de vie, franche, sincère, pas méchante du tout, réservée, avec en elle une certaine souffrance pour des choses et d'autres", a-t-il déclaré, avant de confier : "j'ai fait l'irréparable". "J'appréhendais ce procès plus par cette journée, de me retrouver face aux personnes qui ont témoigné aujourd'hui, leur douleur, leur souffrance et même - j'en suis quasiment sûr - la haine (...) Moi-même, je me hais pour ce que j'ai fait", a également lâché le meurtrier présumé. "J'ai fait beaucoup de mal, j'ai détruit des vies, je pense pas que je mérite même de vivre enfermé pendant 100 ans, je pense pas que la douleur s'apaise pour sa famille, je ne mérite pas de vivre", a-t-il conclu.
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Jessica, trop choquée pour témoigner. La soeur jumelle de Laetitia n'a pu témoigner jeudi. La jeune femme de 21 ans était représentée par l'éducatrice qui la suit et qui a expliqué l'ampleur des dégâts causés par ce drame sur elle. Bien que préparée en amont tant par son avocate Me Cécile de Oliveira que par un suivi psychologique, elle n'a pu suivre l'intégralité du procès qui a débuté le 22 mai. Venue une première fois le troisième jour, elle était revenue lundi lors de l'interrogatoire de l'accusé sur les faits, mais elle en est partie, visiblement très atteinte, en cours de procès. "La rencontre lundi entre Jessica et Tony Meilhon a placé Jessica en état de choc", a souligné Me de Oliveira, dénonçant notamment la "jouissance" de l'accusé à décrire, sans épargner aucun détail cru, sa version du déroulement de la soirée.
Le sulfureux père d'accueil. Le père de l'ex-famille d'accueil de Laetitia Perrais, accusé de viols sur la soeur de la victime, a également créé un malaise lors de sa déposition. Jessica était présente dans la salle tandis que son ancien "père" d'accueil, placé sous bracelet électronique depuis mai 2012 et assigné à résidence, témoignait. Les questions de la cour visaient notamment à comprendre pourquoi Laetitia Perrais, décrite par nombre de ses proches comme "réservée", "timide", avait suivi un inconnu comme Tony Meilhon. Une de ses amies, qui a porté plainte contre Gilles Patron pour agressions sexuelles, a indiqué que Laetitia Perrais s'était plainte d'avoir été violée par Gilles Patron, des faits pour lesquels il n'est pas poursuivi. "Je n'ai jamais touché un cheveu de Laetitia, jamais, je peux le jurer sur la tête de mes petits-enfants", s'est-il défendu, assurant que Laetitia était heureuse chez lui. Gilles Patron doit comparaître devant cette même cour d'assises début 2014 pour y répondre de deux mises en examen pour viols, notamment de Jessica Perrais, et quatre pour agressions sexuelles.
"Elle était fatiguée". Le président de la cour a également abordé avec son éducatrice le côté suicidaire de la jeune femme. "On a retrouvé des écrits de Laetitia qui laissent penser qu'elle souhaite se donner la mort, donner ses organes, des objets qui lui ont été donnés, qu'elle souhaite que pour son enterrement tous les gens qu'elle connait soient là", a relaté Dominique Pannetier. "Elle me disait qu'elle était fatiguée parce que les horaires et le travail étaient malgré tout difficiles, le rythme des cours et leur contenu était difficile pour elle", a expliqué son éducatrice qui a reconnu une certaine "culpabilité" de n'avoir rien vu venir. Choquée par le drame, elle a changé d'activité deux mois après.