>> L’INFO. La directrice d’une école primaire privée d’enseignement catholique dans la Meuse est la cible de menaces depuis la publication d’un pamphlet sur un site internet identitaire à tendance islamophobe. Dans ce texte, l'auteur dénonce le fait que des élèves de CM1 de l’établissement auraient été "punis" car "leurs parents ont refusé qu’ils apprennent une sourate du Coran". La directrice, qui a reçu le soutien du rectorat et de la majorité des parents d’élèves, a décidé de porté plainte pour diffamation.
Une leçon d’histoire sur l’Islam. Tout commence en décembre dernier, quand une enseignante de l’école primaire Notre-Dame de Saint-Mihiel, dans la Meuse, distribue des polycopies dans le cadre d’un cours d’histoire sur l’Islam avec un verset du Coran pour illustration.
Des parents d’élèves offusqués, se rendent dans l’établissement pour interpeller l’enseignante et la directrice en tenant des propos très durs, teintés de racisme.
Déchaînement de violences. L’affaire s’emballe quand, mardi dernier, un site internet identitaire à tendance islamophobe, s’empare du sujet en allant jusqu'à affirmer que les enfants ont été punis. Une allégation que dément catégoriquement la directrice de l’école, Christelle Lainet, confronté depuis à un véritable déchaînement de violences.
"Je suis la cible de mails insultants et de choses très violentes à mon égard puisque sur cet article de ce groupuscule figure mon nom ainsi que mes coordonnées professionnelles", assure-t-elle au micro d’Europe 1."Ma boite mail est inondée de 300 courriers insultants et le téléphone de l’école ne cesse de sonner", poursuit-elle, regrettant que toute cette affaire soit causée "par un simple cours d’histoire qui se fait dans toutes les classes de CM1 de France". L’affaire ne serait cependant pas un cas isolé en France, puisque d’autres établissements auraient déjà été pris pour cible.
Le site se défend. Après la publication dans L’Est Républicain d’un article qui révélait l’affaire jeudi, la réaction du site identitaire ne s’est pas fait attendre. Dans un nouveau billet, un nouvel auteur dénonce une éventuelle plainte estimant que la directrice "cherche vainement la diffamation".
Le site fustige ensuite le fait que le journal régional se fasse l’écho de l’affaire "à la manière habituelle des bien-pensants gauchisants qui pullulent dans la presse comme dans l’enseignement : désinformation et dénonciation de la supposée 'extrême-droâte'". Pourquoi donc avoir donné les coordonnées de la directrice d’établissement à la fin du pamphlet ? "Notre site appelle à réagir, pas à intimide", argue l’auteur. Nuance subtile ?