Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a réaffirmé samedi que des "fautes" avaient été commises par les services de renseignement français lors de l'affaire Mohamed Merah près d'un an après la mort du "tueur au scooter". Se réclamant d'Al Qaida, le jeune Toulousain a tué sept personnes en mars 2012 à Montauban et Toulouse, parmi lesquelles trois enfants juifs, avant d'être abattu par la police venue l'arrêter après un long siège de son domicile.
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Dans un rapport publié en octobre, l'inspection générale de la police a relevé des "défaillances objectives", en particulier de la DCRI, concernant la dangerosité de Mohamed Merah. "Il y a eu des erreurs, des failles, des fautes", a déclaré Manuel Valls samedi à la presse. "Il ne s'agit pas d'accuser, il s'agit tout simplement de savoir ce qu'il s'est passé, c'est la vérité que nous devons aux victimes, à leurs familles mais tout simplement à la société française pour être plus forts pour lutter contre le terrorisme." "Nous devons tirer toutes les conclusions, c'est la justice qui le fait, c'est évidement de ma responsabilité également", a-t-il ajouté.
Dans son rapport, l'Inspection générale de la police nationale confirmait que Mohamed Merah était dans le viseur de la DCRI depuis 2006 mais qu'il n'avait pas été inquiété en raison d'une mauvaise appréciation de la menace qu'il représentait. L'enquête soulignait le long délai de réaction de la DCRI, l'attentisme du service toulousain "en l'absence de réponse de sa centrale", et l'impréparation des agents qui avaient entendu le futur "djihadiste" en novembre 2011. Le rapport mettait également en évidence une série de défaillances lors de l'opération menée à Toulouse au domicile de Mohamed Merah, fragilisée notamment par l'absence de surveillance de l'appartement.