Près de deux mois après la tragédie de Toulouse, ses proches veulent des explications. La famille d'Imad Ibn Ziaten, le premier des militaires tué par Mohamed Merah le 11 mars dernier, sera reçue lundi après-midi par les juges d'instruction chargés de l'enquête. Elle souhaite toute "la transparence" sur l'enquête, a déclaré dimanche leur avocat, Me Mehana Mouhou.
"La famille veut avoir accès à la totalité de la procédure. Aucune pièce, aucune image ne peut être classée secret-défense car la vérité est due à la famille", a affirmé l'avocat. "La justice ne peut passer que si tout est dit et la famille ne pourra faire son deuil que si elle peut voir les images, malgré la douleur qu'elles pourraient susciter", a ajouté Me Mouhou.
Une commission d'enquête parlementaire
A la suite des tueries de Toulouse et Montauban et de la mort de Mohamed Merah, le parquet a ouvert le 25 mars une information judiciaire, notamment pour "complicité d'assassinat, vol en réunion ou encore association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme". Le frère du "tueur au scooter", Abdelkader Merah, a été mis en examen et écroué, notamment pour complicité d'assassinats.
L'avocat a par ailleurs souhaité une commission d'enquête parlementaire sur cette affaire pour que le Parlement puisse se saisir de la question des personnes allant en zone pakistano-afghane pour s'entraîner au jihad.
Il voulait vendre sa moto
Le sergent chef Imad Ibn Ziaten, qui appartenait au 1er Régiment du train parachutiste (RTP) de Francazal, près de Toulouse, a été la première des sept victimes de Mohamed Merah. Il a été abattu par ce dernier d'une balle dans la tête tirée à bout portant à Toulouse.
Le meurtrier aurait piégé sa victime via un site Internet sur lequel le militaire avait mis en vente sa moto, indiquant sa profession. Engagé dans l'armée en mars 2004, Imad Ibn Ziaten avait notamment participé à l'opération Epervier en 2008-2009 puis en 2011 au Tchad mais avait également servi en Côté d'Ivoire et au Gabon.