"C'est la première fois de ma vie que je vois quelqu'un, alors que nous lançons un assaut, venir mener l'assaut contre nous", a expliqué Amaury de Hauteclocque, le patron du Raid, quelques heures après la mort de Mohamed Merah au Monde.fr.
"Nous avions une idée très précise de l'endroit où il était, mais cette idée devait être corroborée. C'est la raison pour laquelle nous avons progressé très prudemment dans l'appartement. Mais il est venu à l'engagement contre nous avec trois Colt 45 de calibre 11.43 alors que nous avions alors engagé uniquement des armes non-létales. J'avais donné l'ordre de ne riposter qu'avec des grenades susceptibles de le choquer. Mais il a progressé dans l'appartement, et il a tenté d'abattre mes hommes qui étaient placés en protection sur le balcon. C'est probablement l'un des snipers qui l'a alors touché", a raconté Amaury de Hauteclocque.
Pour lui, Mohamed Merah avait fait de son appartement "une zone de combat". "Tout était barricadé. Il avait aménagé des recoins et des tanières", a assuré le chef du Raid ajoutant qu'il "attendait (l'assaut, ndlr) dans une posture de combattant, avec une détermination sans faille". "On a essayé de le fatiguer toute la nuit avant d'opérer la reprise des lieux". En vain.
Et ce, alors qu'"un protocole de confiance mutuelle" semblait exister mercredi. Pour Amaury de Hauteclocque, c'était une ruse : "il ne souhaitait que se reposer pour mieux nous affronter". Au final, son flot de parole, "c'était comme un testament, avant de partir".